vendredi 15 novembre 2013

LA PENDULE

Il dit.
- Je t'attendrai dans le Parc sous la statue de Voltaire. Et personne n'empêchera le vent de souffler des larmes de pluie sur les arbres qui rendront leurs âmes feuillues au Vieux Eole...
- Plus tard, la neige tombera sur mon chapeau et les flocons fleuriront ma moustache jaunie par le tabac et les mauvaises pensées... Le froid et la faim des hommes roderont tard le soir après que le soleil eut pris ses quartiers d'hiver derrière la montagne blanchie...
- Et je resterai engoncé dans les moulures du temps quand des jeunes filles s'assiéront sur les bancs fraîchement repeints - jambes satinées repliées sous elles, voyelles et consonnes explosant dans le ciel bleu de leur papotage innocent -. Il y aura quelques concerts sous le kiosque donnés par des piafs amoureux, et les chiens lèveront la patte comme aux temps bénis où ils voyageaient sans laisse...
- Plus tard encore, des femmes pommaderont des enfants, des hommes liront le journal du jour en " bras de chemise " et des managers commerciaux croqueront dans un sandwich sortis de leur boîte à malice en attendant l'apéritif du soir sous la tonnelle familiale...
- Et moi, je t'attendrai un oeil posé sur la pendule du temps sans me résigner à quitter ma place...

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