lundi 9 juin 2014

AU PIQUET...

J'écris dans la cuisine. Dans la fraîcheur du matin. Dans l'ombre du début...  La fenêtre donne sur un pan de charmille verdoyant parsemé ici et là de quelques canettes oubliées par les mômes du quartier. Y'a peut-être aussi quelque baisers volés, quelques mains balladeuses qui fleurissent dans la nuit, mais j'en sais rien... La nuit je rêve que je dors *** J'ai perdu la main et mon écriture est tout de traviole comme ces lettres que j'écrivais jadis quand j'étais saoul. Le cendrier et le café copinent sur la table grise et l'évier goutte doucement pour montrer qu'il existe. Des histoires de robinet, de joints.. Ça me ramène à ces problèmes de tableau noir... Les trains qui partent, qui se croisent... Les piquets de clôture et le nombre de mètres cubes qui s'écoulent dans la baignoire pendant que la Belle prend son bain... J'étais obtus, fermé. Comme tourner la vis dans le sens inverse des aiguille d'une montre... Ça me paraissait impossible... D'ailleurs j'avais pas de montre... Alors le nombre de moutons qui restait après que madame Pimbèche en eut supprimé cinq et rajouté huit... Vous imaginez...
Ça s'appelait l'arithmétique dans ce temps-là. Et j'ai passé quelques heures à transpirer dans l'odeur de craie à essayer de comprendre à quoi tout cela servait vraiment... 
Plus tard, ILS  essayeraient de m'inculquer le latin et les langues étrangères... Ça tournerait vite à la confrontation armée et au bras d'honneur aux calendes grecques...
Encore aujourd'hui je capte rien à ces choses... Je sais lire et compter ça suffit.. Et puis, si un problème se pose, ON me fout plus au piquet, c'est déjà ça..
*** Philippe Léotard.

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