mardi 24 février 2015

EN VILLE...

Quand j'étais plus jeune, que je circonvolutionnais ( pourquoi pas ? ) dans une autre contrée, je connaissais un vieux type ( enfin, du haut de ma trentaine toute neuve je le croyais vieux... J'ai compris plus tard... ) qui tous les ans allait au Salon. C'était un rituel, comme quand tu coches la date sur le calendrier des Postes pour pas oublier l'anniv du pt'it dernier ou que tu vas au monument, histoire de taper l'apéro avec le Sous-préfet.
Notre malandrin tout heureux, s'astiquait du sol au plafond pareil que Josette* pour la finale à l'élection de Miss Rance, monopolisait l' abreuvoir ( Ben oui, on est à la cambrousse ), se faisait la raie du Dimanche et engueulait sa bergère ( ça coute rien ! ) passeque quand même cette tâche sur le col... Pour une fois qu'il allait EN VILLE... Il ratissait quelques biffetons rangés soigneusement à l'écurie là où Lucienne* n'irait jamais les chercher, garnissait le larfeuille du tonton (mort l'été dernier d'un accident de calèche, mais ça on s'en fout un peu.. ) et en route mauvaise troupe, à nous deux Paris etc...etc...
Il prenait le dure jusqu'à Montladessus, changeait à Saint-Frifrelin... Après c'était " direct ".... Le voyage durant cinq plombes, il n'était pas rare de le voir sortir un pt'it en-cas. Quelques rillettes, un morceau de boudin et puis tiens ! Un livarot de première, le tout accompagné de grandes rasades de Casanova le Velours de l'Estomac... Ça faisait tourner de l'oeil ses voisines délicates et éloignait les moutards qu'il n'aimait pas beaucoup d'ailleurs...
- Quand j'aurais fait le tour de tous les bestiaux, les gibiers à plumes et les pt'ites de chez la Madame Andrée* ( paraît qu'y en a d'nouvelles ! ), j'te ramenerai un joli cadeau qu'il disait à Lucienne pour la consoler.. Un fichu Hermès ou une Tour Eiffel qui cligote... Et pis si la Noiraude vèle avant l'heure, tu me téléfon... Je serai là avant le chant du coq....
Tu parles Charles*... Elle était pas dupe la Lucienne*, elle savait bien que plutôt que de baguenauder dans le foin à lorgner les brebis et les filets de boeuf sur pattes, à serrer la louche du Président en campagne, ce petit saligaud, qu'était pourtant son homme passait ses journées aux Putes...Je sais c'est pas moral et tout ça... N'empêche que pendant le Salon de la Vache et de l'Auto, les péripaticiennes font un CA** digne d'un laboratoire pharmaceutique.. C'est la vie Zarbi...
* NDLR : Les prénoms ont été changé.
** Chiffres d'Affaires ou Charles Aznavour c'est comme vous voulez.
Salutations Agricoles.






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