mercredi 15 juillet 2015

COMME QUOI...

Je sais pas si les araignées sont noctambules... Si elles chassent le moucheron avec une lampe torche sur la tête, une épuisette et un gps nocturne... N'empêche... Tous les matins y'a une nouvelle toile dans la chambrée... Entre le mur et la lucarne du haut... Doit faire les " trois-huit " comme les ouvriers dans le temps d'avant quand les usines n'étaient pas robotisées et ne ressemblaient pas à l'antichambre de pôle-emploi... 
" Chasse et filature à toutes heures. Discrétion assurée " voilà ce qu'elle a marqué sur sa carte de visite la copine... Je l'imagine préparant sa gamelle, son frichti, son thermo de café, ramassant ses clefs pour ne réveiller personne quand elle rentrera du chagrin... Et pop ! pop ! c'est parti... Déjà la nuit tombe, les heures défilent et le proprio se ramasse dans sa pouillerie pour une nuit bien méritée... Elle prend la permanence, tricote des mandibules et se fait une toile comme disaient les cinéphiles des années soixante... Emballé c'est pesé ! La jolie mouche ( ? ) se retrouve ligotée pire que le rosbiff sur la balance du boucher qui, comme dans les films en noir et blanc rajoute chaque fois " Et avec ça ma pt'ite dame ! Un peu de mou pour le chat ? "... en essuyant ses grosses paluches de sérial-viandeur sur son tablier plein de raisiné... Encore une fois, c'était " avant "... Aujourd'hui les louchebems, les garagistes, les employés du gaz ont tous des blouses de pharmacien et des gueules de notaire...
" Toréador prends garde à toi ! " piaffait Carmen
Elle, plus modeste se contente de dire " Moucheron prends garde à toi ! J'arrive et ça va être un carnage ! "...
Elle va se coucher quand le proprio se lève... C'est rare qu'ils se croisent, mais si ça arrive un matin, je suis pas loin de penser que ce gros con l'écrasera d'un coup de pantoufle...
On n'est jamais sûr du lendemain quand on est une petite araignée... Pour un peu que le gros lard soit pas bien réveillé, y loupe la bestiole ( aranéide pour les têtes d'oeuf ), la voilà qui laisse trois pattes ( et  un canard ! ) dans l'affaire... Sacré carambolage ! C'est l'accident de travail... Infirme, pensionnée, plus bonne à rien... Elle zône d'hôpital en hôpital, de port en port, pointe au chômedu, délaisse le foyer et bat ses enfants... Finit comme Roro à divaguer au comptoir du Panier Fleuri parce qu'il a laissé un bras sous la presse d'une saloperie de robot qu'avait une araignée au plafond...
Comme quoi... Y'a toujours une justice dans ce monde...

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