lundi 28 septembre 2015

... / ...

Et si c'était moi... Si j'étais le dernier marcheur qui traverse la ville et défraie la chronique des commères qui cancanent... Si c'était moi le dernier bipède, le petit gars d'après guerre, qui se véhicule tout seul au milieu des gisants...  Si j'avais retrouvé le Nord et que j'allais bras-dessus bras-dessous, un bouquin de Chevillard sous le coude, ( Choir. Editions de Minuit. 14 euros. ),  le sourire de Fernandel aux lèvres, enjoué et primesautier ( dirais-je ! ) tout heureux de voir que le gentil cabot et sa maîtresse sont arrivés à bon port, avant que les chevaux-vapeur ne se déchaînent et que le petit bonhomme sous le feu vert,  apeuré par tant de haine décide de s'éteindre définitivement... 
Si je vous disais que je reconnais mon chemin comme un vieux cousin de province qui n'a pas beaucoup changé au fond... Que je prends par le parc, vide discrètement une poubelle,  salue le bon dieu dans sa casbah, la ventrouille du boucher sur le pas de sa porte et Riri la Poisse qui, comme toujours, l'a mauvaise parce qu'il a perdu ses fafiots ( la poisse vous dis-je... ). Qu'un piaf me fait signe... Oui ! Oui ! C'est la bonne direction... Prends par l'avenue des Poilus et t'es arrivé !
Si je vous disais, comble de félicité ( dirais-je ! ) que de viens de renseigner un Touriste qui était perdu,  et que, appuyé sur la portière de sa guimbarde,  le doigt tendu sud-sud-ouest, la boussole en goguette et la carte dépliée sur les genoux ( pas de gps dans nos contrées ! )  je l'ai remis sur le droit chemin... Vous ne me croiriez pas n'est-ce pas ? Et peut-être auriez-vous raison... Mais pas sûr...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

 H                                                                                                           U                              ...