samedi 19 décembre 2015

VENTS ET MARÉE...

Tous le matins j'écris un petit texte comme on fait son pissou, les yeux dans le vague et le pyjama tirebouchonné, placé bien vertical au-dessus de la cuvette pour éviter les débordements intempestifs et les railleries de Madame Bobinneau qui est soigneuse comme un enfant de choeur et chasse la bactérie  pire qu'un huissier chasse les mauvais payeurs ( bof... ).   C'est ma thé-rapie à moi. Mon réveil-matin et mon gratte-poils. 
C'est rapide, expéditif comme - oserais-je l'écrire - une éjaculation précoce... Le marathon écrivaillon c'est pas pour moi. Passé quinze mots, je déraille, je dérape, je défaille et chope soif...  J'ai pas la patience, pas le talent,  et réfléchir me demande un effort que m'ont déconseillé mon docteur et mon conseiller financier... Je fais des petits bonds dans la cambuse, tapote sur le piano qui n'en demandait pas tant ( toujours la gamme de Do, c'est la seule que je connaisse ), danse la gigue ou le menuet si j'ai pas trop mal aux cheveux...
Ensuite j'avale quelques caouias, louche un peu du côté de Monsieur Moustache, peigne mes crins dans le sens de la marche, redresse le dos et relis mes inepties... Jamais de retouches ! Que du brut ! Je rajoute parfois un  S, retire un T, (mes universités s'arrêtent à la communale et aux trocson dirait un pote à moi ! ) remplace " vieille baderne " par " vieux grumeau ", c'est tout... Si la maison tient debout, quel besoin de refaire la façade, je vous le demande... ( Quelle impudence ! soupire Suzanne derrière sa table à repasser... ). Z'allez me dire... Les fondations sont bancales, y'a des fuites dans les tuyaux, les planchers gondolent et la chasse d'eau refoule... Ca n'engage pas le lecteur à poser les yeux sur le bazar et à soupirer avec la belle qu'a perdu son amour de jeunesse avec un vieillard libidineux ( Accepté ! ) C'est ce que me faisaient remarquer dernièrement le Père Hugo et le très Honoré de chez qui vous savez, revenus de l'au-delà pour toucher leurs royalties...
A ce stade de la compète, j'ai déjà soulagé dix fois ma prostate, fumé quinze clops qui sentent mauvais, mis au frais mes pt'its godets et engueulé le type qu'a forcé ma porte pour m'installer un détecteur de fumée contre vents et marées...
Y'a que moi qui fume dans la barraque ! que je lui ai dit au zigue...

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