vendredi 22 janvier 2016

PATRONYME

Moi, si j'avais pu choisir, j'aurais pris un blaze à consonnance ruskoff. Je me serais appelé Eveguenie Sokolov comme le héros du beau Serge, Anton Pavlovitch Tchekhov, Piotr Ilit Tchaïkovski ou encore Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski si j'avais été féru ( ? ) de musique ou de littérature... Bon, j'aurais évité Iossif Vissarionovitch Djougachvili pour des raisons que les plus vieux comprendront aisément... Mais je n'aurais pas craché sur Gorzöw Wielkopolski avec tous ses w, k,s,z, qui réjouissent l'âme et déboitent le dentier quand on l'épelle trop vite...
Hélas, le Bon Dieu regardait ailleurs, quand mes parents ( Dupont et Dupont ) ont commis l'acte de chair et conçu ( en toute légalité devant Dieu, la Sainte Trinité et les hommes ),  un petit Dupont qu'ils prénommeraient Marcel pour faire bonne mesure et simplifier l'inscription à l'état civil ( ou servile, c'est selon ).
Et aujourd'hui, me voilà devant vous, triste comme un basset artésien. MARCEL DUPONT.  J'habite au 15 de la rue Robert Durand (Chantre de la banalité, inscrit au patrimoine mondial de l'ennui ). Tous les Dimanches midi, je déjeune au " Panier Fleuri " où Antoinette Leblanc, épouse Lenoir, me sert  la traditionnelle paella saucisses-comté, préparée par Fernando Alvarez ( un descendant de conquistador ! ) le taulier de l'établissement.
Je rêve d'un boeuf Strogonoff servi par le grand Curnonski, mais que voulez-vous, ce siècle manque cruellement de joliesse et d'originalité...
Tous les lundis, je me rends à la mairie du bled, prends des nouvelles de ma demande de changement de patronyme.

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