dimanche 21 février 2016

FEES D'HIVER

Tiens, voilà qu'il neige. Des flocons gros comme des oeufs d'autruche mais légers comme la plume ( Banal et inutile. Tout le monde connaît la forme,  le poids d'un flocon et s'en fiche royalement ! Quant à l'autruche, on s'en fout... Sauf Zizi Jeanmaire la danseuse à plumes et à boa ! Note du correcteur ). Les fées d'hiver se précipitent pour recouvrir au plus vite le champ, les épineux, faire plier les sapins têtus comme des ânes qui bordent le chemin du bas... Les fiottes ne s'en émeuvent pas pour autant... Ils courbent le dos gentiment sous les bourrasques pour mieux se redresser, un sourire d'aiguille au bord des lèvres. Les résineux ne craignent qu'une chose : La tronçonneuse, c'est bien connu...  D'un coup, le ciel s'active, augmente la cadence. Un vent de tempête me siffle dans les oreilles et mon mégot s'étiole, prend les allures d'une bistouquette fripée de vieillard centenaire...
Faudrait songer à rentrer... Me souffle Amy la chienne, plus frileuse qu'un jeune Bambi qu'a perdu sa maman...  Et déjà elle s'en retourne, claudiquante, sur ses trois pattes valides, soufflant comme une forge ( elle a le coeur fragile ), impatiente de retrouver le fauteuil,  les flammes de la cheminée, et  son pote le greffier qui l'agace mais qu'elle aime bien quand même. Les bestioles, contrairement aux humains, sont plus enclines à faire des concessions... A vivre en bonne intelligence au bord de la gamelle...
Paillou, le fils bâtard qu'elle a conçu ( en tout bien tout honneur ! Faut procréer pour exister... Manie qu' a adopté le genre humain avec une certaine désinvolture ! ) avec un cabot de mauvaise vie, ne semble pas s'alarmer de la colère des cieux qui maintenant a pris son envol et balance des giboulées sub-atomiques à faire pâlir de jalousie un dictateur Nord-coréen... Le clebs jongle avec les tourbillons, cavale dans tous les coins, dérape, ravage le sentier pour finir enchristé, le pif dans un trou de mulot... Insouciance de la jeunesse qui ignore les méfaits du temps ! maugrée Amy en grimpant la côte... Bref ! Un petit con ! me dira-t-elle plus tard autour du feu, quand le vilain sera revenu trempé, tout crotté comme les Sabots d'Hélène ( Hé ! hé ! ) en demandant quand est-ce qu'on joue à lance-bâton...
Comme je suis philosophe et pas à une connerie près, je pense que les Fées d' Hiver sont comme les Faits Divers. Elles démarrent doucettement, enflent, se gonflent, nous submergent et nous emmerdent tout le restant du mois. On patauge un moment, on prend parti, on s'énerve à patauger dans la bouillasse - Je parle ici des faits divers bien sûr - et puis on oublie... On  n'y pense plus. Ainsi vont les saisons. Les moussons de ragots.

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