mardi 22 mars 2016

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Vouz'avez ( vraiment chouette ! ) droit à un café, une cigarette ( pas celle du condamné rassurez-vous ! ), un coup de téléphone facturé au tarif en vigueur - opérateur de votre choix -  et d'un avocat commis d'office. Je vous rappelle qu'il vous est interdit de divulguer le lieu, l'heure ou la qualité du jambon-beurre ( ou rilettes-cornichons selon l'arrivage ) à votre correspondant et que le baveux en question, radié du barreau pour intelligence avec l'ennemi, suspecté de trafic d'influence et d'effets de robe dans le prétoire,  n'est là que pour signer le procès-verbal et cirer les lames du Parquet. Une infirmière diplômée est à votre disposition en cas de chute de tension intempestive, de toux et glaviots divers qui pourraient vous surprendre à l'énoncé des charges retenues contre vous. Les droits de la défense sont naturellement rangés dans le tiroir gauche de mon bureau. Ils sont consultables tous les jours après la diffusion de " Plus Belle la Vie " petite friandise que mon épouse et moi-même apprécions beaucoup à l'heure du coucher. Que voulez-vous, on peut être un redresseur de torts toujours sur la brèche et un téléspectateur assidu, comblé et rassuré au fond des draps de savoir que la petite Lulu a retrouvé son Bébert, et que le prix du gaz n'augmentera pas cette année... Je vous sens interlopé par cette révélation... Peut-être préférez-vous "Games of Thrones " et ses fredaines moyenâgeuses, les films d'Arte ou les interrogations fumeuses d'artistes décadents ? Je vous l'accorde, les coups et les douleurs... Mais pour l'instant, c'est moi qui dirige les débats et forcément,  j'ai toujours raison... J'ai pas fini Douzième de ma promo pour discutailler sans fin des mérites d'un réalisateur Javano-pékinois ou écouter le Concerto pour flutiaux, tambours et ustensiles d'un bras cassé qui se prétend musicien... " Verchuren ! et pis c'est tout ! " disait mon regretté  père. Le bougre n'avait pas tort... Un petit d'air d'accordéon requinquait jadis les apaches en bord de Marne, une java bien troussée réjouissait l'âme entre deux coups de surin au larfeuille du bourgeois. La maison Poulagga avait alors beau jeu de passer les bracelets à tous ces marlous et de les envoyer, tous frais payés, faire un séjour à la ratière... Tandis qu'aujourd'hui, mettre à l'ombre un zozo qui vend des cravates sous le manteau, ça tient du prodige... Tout change que voulez-vous...
Toujours pieds et poings liés dans le pucier, je savais pas comment arrêter le discours de l'énergumène.  Une autre journée commençait... 

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