mercredi 18 mai 2016

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Bon. Moi si j'accepte, c'est pour rendre service... Parce que je suis une bonne nature... Quand j'étais une fillette au rire cristallin et aux cheveux d'ange qui faisait frétiller tous les pédophiles du quartier, ma mère ( la Sainte Femme ! ) me répétait souvent cette phrase " Ma pauvre Suzanne, t'es une bonne pâte... Un brioche du Dimanche... " façon de dire gentiment que j'étais un peu conne, mais qu'on m'aimait bien quand même... Ou vont se nicher les traumatismes de l'enfance, je vous le demande.... Si j'étais la  gentille brebis promise à tous les carnivores du coin, je vous jure... J'ai vite pigé l'histoire...  Avant de devenir une vieille chèvre barbichue, ruant des sabots,  j'ai laissé quelques pingouins tout seuls sur la banquise... Que maman me pardonne, mais j'ai fait tourner plus de têtes qu'y'a de pages dans le Saint Livre... Le loup, je l'ai croisé plus souvent qu'il n'en faut... Tout de suite croisé le fer dans des pagailles d'amourettes et compris très vite que les hommes ( disons les garçons en général... ) ne sont que des t'its piafs qui cherchent un nid. C'est bien connu dans tous les pensionnats de jeunes filles et les clandés de la rue St Denis... Si tu sais les manier, leurs grands poils et leurs braguettes entr'ouvertes rentrent vite dans le rang... T'en fais de la confiote juste bonne à étaler sur tes tartines du matin... Mais je suis pas là pour remuer la boue... J'suis une bonne nature, je vous dis... Et puis je me dois d'avouer que j'ai succombé quelquefois aux charmes du beau militaire, sans rechigner à faire un tour gratuit sur le grand-huit de mes amours...
J'ai donc fait un pacte avec le lourdaud. Veut bien le remplacer quelquefois, entre deux remue-ménages et trois bouillottes ( le maraud a toujours froid aux pieds ! ), mais pas question qu'il m'embrouille, qu'il me boursoufle avec des tirades de son cru. Chacun son pré et le bétail est bien gardé. Pas question qu'il s'immisce dans mes états de service, qu'il mate par-dessus ma lorgnette... Qu'il me drive des pensées louches comme l'autre soir où il m'a dit entre deux paquets de chips que,  je cite " Ce film est plus chiant qu'une coloscopie ". Le zouave ne s'est pas encore rendu compte que c'est moi qui, désormais tient la barre... Un bonhomme, je vous dis...
Suzanne Bobinneau
Double Mixte.

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