mardi 12 juillet 2016

J.Y. 1971.

Il a mis la polenta - appelée aussi taragna par les italiens quand ils rajoutent au maïs de vieux morceaux de <Parmigiano Reggiano> qu'ils touillent avec de l'huile d'olive pour alléger la galette... Toutes les vieilles croûtes de frometon, impossibles à refourger aux mafieux du coin, qui, on le sait sont pointus sur la pizza et autre pasta... Posé en équilibre sur la bord de la fenêtre, le mouchti refroidira tranquillement, à moins qu'un un piaf ne s'avise  de l'emmener au repas qu'il a concocté pour sa belle-famille et l'anniversaire du pt'it. Les piafs ont droit aussi au gueuleton autour de la sainte-table où les morveux s'emmerdent et où " Tonton Nestor, vous eûtes tort, je vous le dis tout net... ** " y'a pas d'raison...  Il fallait profiter de la fraîcheur relative du matin et du silence ( relatif lui aussi ) de la rue qui permettait de mettre ses idées en place pour traverser sans encombre une journée que le type de la météo annonçait comme " chaude et orageuse en fin de soirée "( Comme Madame Suzanne ! me souffle le malotru qui grimace derrière mon dos. Jamais avare d'une saloperie ce grossier personnage ! NDLO ).
La makine diffusait la n'ième version de " Dust My Broom " compilée dans ces CD à deux balles qu'on achète au Monoprix, sensés vous vendre à bas prix l'histoire du blues, du rock, du jazz, de la chanson française ou des paillardes bien de chez nous... Des bandes au son aléatoire, récupérées au fond des bacs des Majors d'avant le streaming... Rien de bien grave... Cette bouillie de chat ne servait qu'à taper discrètement la mesure en remuant la semoule  et faisait danser les araignées du matin. Il pensa aux cassettes VHS qui déraillaient sur les têtes de lecture des magnétoscopes à roulettes, cligna fortement des yeux pour remettre sa pendule à l'heure.    Il réalisa qu'il faudrait refaire le plein de couleurs ( le rosé lui va si bien ! ), acheter de la flotte en bouteille ( celle du robinet est imbuvable ), faire quelques glaçons ( en cas de visite impromptue et inavouable ! ) et resserrer le pommeau de douche qui fuitait comme l'âme des pauvres gens.
Sa voix " off " lui envoya quelques signaux... Ecrire un peu... Prendre des nouvelles des enfants, passer à la banque retirer des sous ( Bijou - Bijou ), changer l'eau du poisson et retrouver dans le magazine la photo de JOHN et YOKO au festival de Cannes en 1971...
D'où nous vient cette manie de nous retourner sans cesse, quand nos jambes peinent à gravir les quelques marches du présent ? Peut-être parce que la sagesse à deux sous dit que " quand on est mort, on n'a jamais existé " et que c'est bien de la prétention de croire qu'on laissera une trace quelque part....
** Y'avait longtemps....

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