vendredi 21 octobre 2016

RETRO-FUTUR ( 1938 )

Faites-pas les malins...
A cette époque ( 1938 ),  ni vous, ni moi, n'avons encore ouvert la fermeture éclair, pour pointer notre museau, voir le temps qu'il fait, prendre la température et gueuler que la vie est trop courte...  Nous restons un grand mystère... Encore ( ou déjà ) dans le néant à batifoler hors du temps et des couches-culottes. Pas même dans le calendrier de nos géniteurs qui s'esbignent, les genoux cagneux, les idées en dents de scie à attendre la grande carabistouille qui se profile derrière la moustache de l'Infâme... 
Ma mère - encore une gamine - rentre de la communale et s'en va couper de l'herbe aux lapins pour  éviter les beignes de son ivrogne de père... Le vilain zèbre s'était perdu dans le marigot de la première pouillerie et avait ramené avec lui un peu de violence... Beaucoup plus tard, c'est mézigue, encore minot, qui ira le récupérer dans les bistrots où il s'égare. Perdu... Oui... Perdu... Il avait tourné casaque l'ancien... Complètement à l'ouest... Se sauvait du chenil plus vite qu'un gamin de l'assistance... Perdu, je vous dis... Et fragile... Tu pouvais le tordre comme un serpillière, y disait rien... Même plus de colère.. Ce que c'est que les années quant même...  Peut-être la mother en soquettes rêve-t-elle de devenir actrice comme la petiote sur l'image... J'en doute... Est-ce qu'elle se voit marida,  mère de famille quand elle sera " grande "et que les Fritz dont on parle sans cesse seront moins hargneux... Rien n'est moins sûr... Et pis, j'étais pas là... Sinon vous pensez bien, je lui aurais soufflé de pas faire de conneries.... Pas jouer avec le loup...
La belle Madame Raymonde quand à elle, a quarante balais pilepoil en cette année trouble. Elle " guimpe " comme on dit en ce temps-là, ravage les bonhommes ( aimera même un beau teuton... Tout le monde connaît la tirade, j'insiste pas... ) et loge à l'Hôtel de Monsieur Carné. Tout dans la voix et les mirettes... Cette garce fréquentera la truanderie comme le beau-monde. Même notre Louis-Ferdinand pliera l'échine devant elle... C'est vous dire... Faut voir comme elle embobine le gentil Bernard, qui soit dit en passant, a déjà,  jeune homme, le début de ventouse balladurienne sous le menton et la calvitie en devenir qui seront sa marque de fabrique toute sa carrière. Sacré Bernard, on t'aime ! **
Faites-pas les malins, j'ai dit...
Quand quelques siècles plus tard, nous serons en âge de comprendre, qu'on aura chopé un bout du mickey,, que nos belles années seront passées... Restera plus que ces péloches, ces p'tis cris d'amour,  la voix de Michel Simon, le Sgt Pepper's, Lady Madonna ( Pas la pouffe ! l'autre...),  le cousin Bobby , Giorgio le fils maudit, Iggy Pop, et d'autres valses, à l'endroit, à l'envers,  pour nous chauffer la couenne par temps de pluie et nous envoyer doucettement sous la couette de Saturne.  Enfin, c'est tout le mal que je vous souhaite.
** Hôtel du Nord.


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