mercredi 19 octobre 2016

RETRO-FUTUR ( 1970 )

D'abord Mesdames et Messieurs les jurés, je dois vous faire quelques aveux... Jamais oh grand jamais ! Je n'ai fréquenté les bureaux de vote, les salles des pas perdus, les cantines scolaires ou les clubs échangistes. J'ai bien fricoté un peu avec le parquet inondé de bière et de vomi des salles des fêtes où nos envies de jeunes chiots dérapaient sur les courbes des demoiselles qui faisaient tapisserie ( quelques anecdotes affriolantes de ce temps-là sont inscrites dans le dossier mis à votre disposition ! ), mais pas de quoi fouetter un hard-rockeux en tout cas...  Je n'ai pas non plus dansé le Twist à Saint-Tropez ni adhéré à la béatitude de hippies-patchoulis en route vers les planches à clous des fakirs... J'étais un pt'it gars de province plutôt galoche que gavroche, un beatnick de quartier qui s'esbignait sur le Pénitencier sans rien retenir de la nuit...
Me voilà donc devant vous,  propre comme un sou neuf, blanchi sous le harnais ( ! ), toujours guilleret, toujours " parisien" devant le temps qui passe, prêt à déposer que :
Primo : Belle-maman est morte sans rajout d'huile de palme ou de substances abrasives dans sa soupe...
Secondo : Ca fait un bail que je n'ai pas lancé l'oreille ( pas même le moindre lobe ! ) chez ces groupes de tam-tam boum-boum qui descendirent de la colline à cheval en braillant au Zeppelin, en lévitation à cette époque ( 1969 ), que " Nous aussi, on peut le faire !!!! On va sortir l'artillerie lourde et faire la nique aux Rosbifs...  Franchir le mur du son, déraper dans les aigus et en sus : Piquer comme un Cactus... Promesse non tenue bien sûr... Nos quatre chevelus ( qui oserait aujourd'hui arborer une telle tignasse et se nipper en peau de bique ! ) s'égayèrent bien vite après quelques albums saignants en faisant ceux qui n'avaient rien vu, rien entendu... L'histoire raconte que le gros suppositoire tint bon, prit son envol malgré les coups de boutoir du ténébreux Jeff Beck et du solaire Clapton, des gachettes pourtant pas faciles à contenir... L'Eric, magnifié par le bassiste volant et les casseroles du vieux Ginger avait ouvert la voie des "super-groupes" et tint la dragée haute au mastodonte avant que l'arrivée d'un nègro en frisette ne vienne lui perturber les neurones et le renvoie à ses chères études...
Si j'ai encore dans ma " vinylothèque " quelques spécimens de ce temps révolu, c'est un pur hasard, une négligence quelque peu nostalgique. Comme ces vieux films d'Alain Resnais qu'on regarde en s'emmerdant un peu, mais qu'on aime bien quand même.
C'est pour celà que je demande l'indulgence du Tribunal, la clémence du Jury - et pourquoi pas quelques indemnités ( soyons fous ! ) - et réintère devant la cour la promesse de ne plus m'approcher trop près de ces tanks par peur d'exploser mon pacemaker et de griller mon sonotone...
Quoique calancher sur " Crossroads " reste une solution envisageable...
Je vous remercie de votre attention.



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