dimanche 8 janvier 2017

3H 47.

La fille se garrotte, s'enfile une seringue dans le bras et me dit qu'elle répondra à mes questions si on arrive à sortir du bus. Je ne sais pas pourquoi elle agit comme ça... Je ne suis même pas sûr de la connaître... Elle ressemble à P. Smith teinte en blonde, les cheveux en pagaille et des yeux d'un noir d'encre qui vous propulsent au fond du lac...  Il y a un monde fou dans les travées, et on se retrouve sans l'avoir voulu dans une baraque pleine de couloirs, où des chevelus semblent répéter un tagada que je connais, mais dont je n'arrive à retrouver ni le nom, ni le tempo... Il fait un froid de chien dans la cambuse. Un type avec le pif de Pete Townshend et un basse dans les mains, me propose un café autour d'un brasero qui trône au milieu d'une pièce ronde comme une piste de cirque. Il dit m'avoir croisé à un concert de ZZTop... J'y comprends rien. J'ai jamais vu les texans sur scène, le garçon doit se gourer de cheval... Je perds la donzelle de vue - je perds toujours tout quand je rêve - me prend les pieds dans un paquet de cables et tombe dans un trou noir - je tombe toujours quand je cauchemarde - Je croise mon ex-femme qui ne me reconnaît pas... Elle porte une guillotine sur le dos en braillant qu'elle n'a aucune mauvaises intentions... La musique des " hippies " fait un demi-tour dans mes oreilles et je reconnais enfin l'intro de " Child in Times " du Purple. Un des premiers dépucelages de ma longue vie,  à Sochaux en live... La tignasse à Ritchie prise dans les cordes de sa télécaster... En ces temps-là, je portais une moumoute volée à ma mère et j'avais un ventre de limande...
Il fait toujours très froid. Me prend une envie de pisser qui n'attendra pas le matin. Je gigote dans les draps, retrouve le nom de la blondasse... Elle s'appelait Elodie et servait au bar où j'allais écouter du Jazzz tous les samedis dans une autre vie en buvant du blanc limé qui vous déchirait les tripes et vous mettait la tronche en casse-tête chinois... Mais tout le monde rigolait, se chamaillait... Faisait fumer les murs... Ça faisait de drôles de lucarnes dans la nuit, et le voisinage gueulait après les ivrognes comme dans une chanson de Brel... Je me retrouve devant un mur, cherchant vainement à ouvrir ma braguette... Ça y est, je vais pipiter ( pourquoi pas ? ) dans mon froc si je me réveille pas...  J'ouvre un oeil. Tout est calme... C'est encore la nuit...
Il est 3H 47. La journée du 7 janvier 2015 commence doucement....
Journal Confus.
08/01/2015.

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