vendredi 13 janvier 2017

NOUS, PAUL ET RACHID...

Nous ne sommes que des personnages oubliés sur le bord de la route. Des pantins qui s'agitent doucement sur les aires de repos, comme ces fanions tibétains laissés en offrande aux dieux de poussière. 
Nous qui croyions comme le vieux Mitterand " aux choses de l'esprit " voilà que nous prenons une avoinée cinglante donnée par la logique économique, le pragmatisme social-libéral et la patte crochue de la géopolitique...
Nous sommes toujours là, sur le banc, désormais remplaçants,  de l'équipe qui gagne et défile. Notre "pic de forme " jamais bien à l'heure - la faute aux cadences infernales - à notre vision du passé ( ou de l'avenir ) reléguée au rang d'incongruité qui fait sourire les cornacs du pouvoir et les " enfants de la crise "...
Nous penchons vers nos pères ( pairs ? ) et comme eux, plions sous la bourrasque pour ne pas voir - entendre - les muezzins électros, les cloches technos, les timbales vidéos qui nous vrillent les oreilles... Nous voilà remisés sous la robotique d'Isaac et les prédictions du vieux Dick... Curieux quand même de voir si l'oeil de Georges viendra fouiller nos pantalons et nos santiags passés de mode...
- Nous...  Par le droit que nous donne notre âge, réduisons nos fils à l'esclavage... chante Manset. La tendance s'inverse... Nous n'avons acquis aucune sagesse, ne sommes pas devenus de vieux bonzes rigolards, n'avons soumis personne ( une chance ! ) et nous molassons ( pourquoi pas ? ) dans les méandres du Grateful Garcia... Nous sommes comme ces vieux acteurs aux visages figés sur les fotos Harcourt, inquiets des tchatchstweets et autres fariboles à 140 maux... Nos bouteilles à la mer dérivent sur un océan de Mails et de " Ventes Privilèges ". Nos cinémas coquins ont fermé leurs portes... Plus d'ouvreuse pour nous demander notre âge, plus de mensonges "dix-huit ans Madame..." Un clic suffit aujourd'hui pour entrer dans le cloaque...
Nous sommes réactionnaires, sans réactions particulières parce que le mauvais temps nous raidit les rotules et que nos étés prochains ne vaudront guère mieux..
Nous grognons encore un peu du fond des yourtes kirghizes, pogotons à petits pas sur le " Rock el Casbah " de Rachid Taha... Mais nous béquillons sacrément sur la " Jambe de Bois " de Paul Lack...
Dernière Valse.
Editions Mille Temps.

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