mardi 10 janvier 2017

TRANSIT...

1 ) Tous les matins que le Bon Dieu fait - expression surannée et fillonnesque qui veut nous faire croire qu'un peu d'eau bénite jetée sur les maladies bénignes effacera le mauvais sort et nous sortira de la merde - je me gare dans ma place réservée sur le canapé, histoire de faire le bilan de la nuit... Absences, rencontres... Pollutions nocturnes et larmes de traversin, bagarres de rue et bastons mafieux...  Enfin tout le bataclan qu'on trimballe sur le sommier qui sent la paille et le phoque mouillé quand on stationne dans les bras de Morphée ( du logis... Pardon ! ).  Si tu as déjà reniflé un mammifère marin, tu sais de quoi je parle... Débit, crédit... Dans les dérives nocturnes, t'es comptable de rien... Pour solde de tout compte jusqu'à la prochaine comme dit Monsieur Aldebert Gripsous, mon inspecteur du fisc...
2 ) Tous les matins - c'est un tic, une manie de vieux garçon - je jette un oeil au travers du vélux et " A tous les coups on gagne ! " comme dans la gargote du Père Lafouine,  je me fais peur... Je me fais grimper le trouillomètre... Y'a toujours ces fenêtres éclairées qui me matent comme des yeux de serpent... L'impression que je vais me ramasser le bâtiment sur le coin du museau ou qu'une langue fourchue va venir estourbir le pigeonnier... Ça dure pas longtemps... Mais franchement, c'est comme la courante, c'est pénible...
3 ) Tous les matins, je vois le gyrophare de l'ambulance qui vient soigner Papy... Doit avoir des problèmes de rognons, des manques d'insuline, j'en sais rien... Je me renseigne et vous tient au jus... C'est joli dans la nuit, ce bleu qui clignote, on se croirait chez les " Experts "quand ils tripotent le cadavre, qui n'est pas tout frais... Les indices prouvant qu'Aldebert Gripsous, le gabelou sus-nommé, a bien été trucidé, dépecé, les tripes à l'air, par un contribuable énervé et mal élevé qui voit le mal partout... N'empêche, la loupiote du t'it matin, ça sent l'avenir en braille... Comme la chiasse, c'est angoissant...
5 ) Tous les matins, quand il neige, je pense aux vieux grognards de la Bérézina, aux pious-pious de Stalingrad, aux tempêtes et aux ours blancs... Je  suis bien content de reprendre un café à la terrasse de mon gourbi, poncho, chapka et pantoufles en alerte,  matant depuis la lucarne les combattants de l'hiver... Il arrive parfois, qu'après la deuxième cafetière, je re-pionce un peu, reparte sous les cocotiers et le sable fin comme un rengaine des années soixante...
4 ) Tous les matins, faut que j'écrive des bêtises... Que je titille le micro et que je rajoute une pièce au puzzle, un biffeton dans le juzz-box... Pour être franc ( vous vous souvenez des anciens, des nouveaux... ), toutes ces petites habitudes m'empêchent - vous l'aviez deviné - d'être constipé...
Et comme dit le Doc " Quand le transit va... Tout va... ".
Bien à vous.

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