jeudi 25 mai 2017

LA VIE DES MORTS...

Les morts ont grande mémoire. Ils sont des comptables laborieux et raisonnables qui s'archivent l'un, l'autre, au cours des siècles qui passent. Ils ne faillissent pas avec l'histoire, quand les vivants, obsédés qu'ils sont, par une transmission aléatoire, l'oublient ou la travestissent selon leurs envies, leurs ambitions ou plus simplement la difficulté qu'ils ont à être ensemble... Ils - les vivants - sont la copie conforme de leur mort à venir... Ils la craignent, la sacralisent, la sanctifient sur des autels et des croix de bois, l'idolâtrent autour des bûchers de leur fatuité à croire aux Dieux incandescents..
" La personne qui me rendait le plus souvent visite dans la pluie était ma femme assassinée, Annie, qui en général se manifestait pendant un orage électrique pour m'assurer qu'elle allait bien, s'excusant toujours pour les grésillements sur la ligne. Ne vous laissez pas convaincre que la vie s'arrête là. Ils mentent. Les morts sont parmi nous. Quiconque jure le contraire, n'est jamais resté debout tard dans un orage d'été, à écouter leurs voix." James Lee Burke. Lumière du monde.
Voyez comme les morts, dans une pirouette digne de Monsieur Brassens, sèment la discorde parmi les vivants... Ils rôdent autour du feu qu'allument les écrivains, les âmes fragiles et tous les peureux qui craignent  pour leur vie,  chatouillent ceux qui les ignorent...
Rajoutez,  pour faire bonne mesure, cette tirade  du Jeannot d'Ormesson bien connu des cercles littéraires, plus morts que vivants,  " Je me désole par avance de mon absence à mes propres funérailles ".
Vous voyez,  les morts gratouillent même les " Immortels "...

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