vendredi 26 mai 2017

CHEZ CES GENS LA...

Ouais... Je sais, c'est encore moi...
Mais que voulez-vous, je suis la dernière de la couvée... Et le grand zinzin sur ses deux pattes vacillantes se prend pour un paparazzo sur la Croisette... Ben tiens mon con ! Tu me feras pas jouer les starlettes dans la Dolce Vita ! A mon âge... Tu me vois faire des grimaces sur le tapis rouge...Déjà qu'avec mes pattes de traviole, j'aurais du mal à monter les marches...  Je crois surtout que le vieux serin n'a plus rien à dire ! Qu'il a grillé ses derniers neurones à la terrasse du Panier Fleuri, et que c'est pas demain que vous l'entendrez chanter à nouveau... L'est complètement cuit l'ancien, bouffé par les tiques et les fourmis qui se régalent de sa carcasse pourrie... Rafistolé de tous les côtés comme l'ours en peluche d'un chiard épileptique ( ? ).
Vas-y, raconte leur quelque chose ! qu'il me souffle dans les naseaux le vilain... C'est que le lecteur , même en wik-end ( pourquoi pas ? ) prolongé, il s'impatiente... Il se languit sur son transat, le chaland... En veut pour ses sous, réclame des histoires, des bagatelles... Allez mamie ! Raconte-nous des fariboles d'Os partagées avec tes anciens compères, des culottes de facteurs abandonnées sur le bord du fossé, quand vous montriez les crocs et courriez après la bagnole du laitier... Bon c'est vrai qu'il fut un temps où nous formions un trio magnifique... Un meute qui coursait les bestioles rien que pour le plaisir - nous serait pas venu à l'idée de leur faire le moindre mal - et qui tourmentait le matou qui s'en battait les moustaches... En fait, quand j'y pense aujourd'hui, c'était lui, le greffier, le vrai chef de la bande... Il nous emmenait chasser souris et mulots, bouffait dans notre gamelle et nous refilait ses puces... Vous voyez l'engeance ! L'envoyé du Diable ! Paraît qu'à c'te heure, il est plus gras qu'un tonsuré, plus fainéant que le président Chirac en activité... Salaud de matou va ! Tu me manques quand même un peu ! Y'avait aussi Louloute, une ronchonneuse de première... Une pas commode qui avait la préférence de la patronne et qui en usait et abusait... Toujours la première servie à la soupe, bouts de bidoche et nonosses à volonté, alors que moi, on me mettait au régime... L'avait un panier pour pioncer et la meilleure place devant la télé... On n'étaient comme qui dirait ( refusé ! ) des cousines qui se chamaillaient mais qui s'aimaient bien quand même... J'ai eu de la peine quand elle est partie vers la grande niche aux chiens, là-haut... Qu'on sait pas trop où c'est... Je vous parlerais bien aussi du gamin... Un mâle dans la force de l'âge, toujours à sauter comme un cabri, à faire l'andouille avec la moindre mouche qui passait... L'hésitait pas le sacripant,  à nous renifler le joufflu, à faire le beau... Comme si on allait tomber sous le charme d'un paltoquet pareil... Pouvait toujours rêver... Au moindre vilain geste, il se prenait une rouste... Faut respecter la gente féminine ! qu'on lui grognait au maraud... Il est parti un matin vers d'autres aventures - parce que nous les cabots prenons le risque dans notre vie de devenir des choses qu'on refile à d'autres familles, qu'on zigouille pour un rien ou qu'on abandonne lâchement - le regard triste derrière la vitre de la cariole, mais content tout de même, parce qu'il était un éternel optimiste... Moi, j'ai versé une larme en douce et j'ai perdu l'appétit... C'était mon fiston tout de même ! Parti sans laisser d'adresse... Evaporé dans la nature... Ce que c'est que de nous...
C'est pour cela que vous me voyez aujourd'hui, les pattes dans le bouillon... C'est moi la dernière de la couvée... Je vous parlerais bien aussi de Frida qu'est belle comme un soleil... Mais vous comprendriez plus rien...

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