samedi 27 mai 2017

PARANO...

1 ) Pourquoi les gens m'en voulaient-ils tant ? Pourquoi lançaient-ils des anathèmes derrière mon dos alors que je m'astreignais à traverser dans leurs clous et honorais du mieux que je pouvais, leurs manies, leurs tics, participais aux manifestations qu'ils ne se privaient pas d'organiser pour faire danser leurs nuits sans sommeil.... Je m'inclinais devant leur suffisance d'animal évolué, jouais des coudes avec eux dans la grande corrida, me retenant toutefois d'être celui qui obtiendrait la queue et les deux oreilles, deviendrait le maître à penser de la basse-cour. Je pliais le genou devant leurs idoles et leurs semaines de soldes...  Tout doit disparaître ! Je ne croyais pas trop aux bienfaits du consumérisme, mais que je sache, ce n'était pas un crime de lèse-grande surface.  Je n'avais jamais violé personne et je ne volais plus depuis longtemps ( dixit )... Je n'avais jamais volé un oeuf non plus,  encore moins un boeuf, et si j'avais par le passé,  attenté aux jours de belle-maman, il y avait prescription... Les femmes se retournaient sur mon passage, matrones corses sèches et arides, toutes de noir vêtues,  lançant des sorts à une vierge noire que je ne fréquentais plus depuis longtemps... Leurs tristes blasphèmes me rappelaient le temps - où encore jeune homme - j'avais hurlé avec les loups, sorti mon attirail et admiré des joueurs de foot, ce qui, vous en conviendrez, au regard du sidéral et de notre éphémère passage, ne sont que des broutilles, qui seraient bien vite pardonnées par le Dieu bienveillant des images pieuses, si l'on était certain que celui-ci fasse la Une du Missel et n'encombre pas trop notre façon de penser...
2 ) Pourquoi les gens écoutaient-ils ces pseudo-philosophes à la bouche haineuse, aux mots qui attisaient le feu, aux idées rances et aux frontières propres ? Ces tartuffes qui infusaient le poison dans la pensées de " l'honnête homme ". Pourquoi les médailles des pantins et leurs bottes bien cirées faisaient-elles baver les croquants ? Mystère et boules de pus...  De vrais moules-à-gaufres ! braillait le Capitaine qui sommeillait en moi... Faudrait-il, qu'un jour, les Mar-chiens nous bottent le cul, brûlent ce qu'il restait de nos villes et nos forêts pour qu'on retrouve un peu de bon sens ? Pas besoin d'extra-terrestres d'ailleurs... On étaient assez cons pour s'étriper en cadence, s'éventrer, se lyncher et s'occire ( refusés ! ) pour des idées n'ayant plus court le lendemain ( dixit ). Même quand je rasais les murs, me coulais dans le béton et le bitume, y'avait toujours un pelot pour sortir son martinet de lois, d'obligations, ses hosties neuroleptiques ( ? ), toujours près à m'enseigner la meilleure façon de marcher ( P. Dewaere ) à grands coups de slague sur les doigts... On avait bien fait quelques pas depuis la grotte de Cromagnon, mais c'était pour foutre sur la gueule de son voisin... Installé des bûchers dans sa pelouse, et s'il la ramenait trop - le voisin - lui en mettre une dans le museau, en espérant qu'il ne fasse pas alliance avec les romanichels et nous envahisse à son tour... Ouvrez votre manuel d'histoire page quatorze ( ou quinze ! ), c'est toujours comme ça... Quand Teuton Premier força Aldebert Deux à se soumettre, celui-ci avec l'aide de Bizoton Trois le bouta hors du Royaume... ( S'est pas fait chier avec les nombres l'Oteur ! ricane un malfaisant qui prépare un mauvais coup.... ).
3 ) T'es qu'un vieux ronchon, moitié parano,  m'ont dit les t'ites fées en enfilant leurs robes de bal... Elles avaient peut-être raison après tout...

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