vendredi 20 octobre 2017

COLOC...

Cher Monsieur Manu Jupi,
Je vis depuis quelque temps avec une paire de mulots qui gambillent sous mon toit, un inspecteur du fisc qui me harcèle ( pas sexuellement heureusement ! ),  un bonnet à pompon et des chansons d'artistes morts... Je pourrais rajouter à mon quriqulum ( pourquoi pas ? ) une araignée du soir, un Sacré-coeur qui croule sous la neige quand on le secoue dans sa boule et une photo dédicacée de Madame Edith Piaf, une pétroleuse que vous n'avez pas connu, trop minot que vous êtes pour avoir folâtré avec son Milord et sa Caissière du Grand Café... Vous en êtes tout excusé... Chacun mérite son époque... Les rouleaux de zan qui vous donnaient une haleine de phoque et les couettes de Sheila qui faisaient transpirer les obsédés zigounophiles ( ? ),  je comprends bien que ça ne vous concerne pas...
Mais ce matin, je viens par la présente, vous implorer d'intervenir au plus vite, usant de votre pouvoir décisionnaire - qui n'est pas feint dit-on dans les gazettes - pour sauver la petite entreprise qui fabrique ces boites en plastoc avec qui nous vécûmes en parfaite harmonie au cours de la dernière décennie... Combien de souvenirs restent encore enfermés dans ces récipients, ces saladiers gigognes, ces moules qui faisaient la pluie et le beau temps dans les buffets en formica et la fierté de nos mamans quand elles revenaient de réunions, les bras chargés de leurs emplettes, le ventre plein du petite cake de Madame Simone et la tête qui tournait un peu à cause du porto offert gracieusement à partir de dix anciens francs d'achat... Illico, on faisait les crêpes qui n'attachent pas... On  rangeait le petit pot de beurre, le Chaperon rouge et les Choses de Grand-père qui se conserveraient Ad Vitam  Aeternam... C'était la joie dans le foyer, et même papa qui ronchonne tout le temps,  se prenait à rêver d'un avenir plein de soucoupes volantes, de téléfons portables et de télévises sans ce râteau qui fait chier tout le monde, embrouille les dessous de B.B et zappe Raymond Kopa  par grand vent...
Je sais que l'époque où l'on apprenait à lire dans le catalogue Manufrance n'existe plus, que le Vélosolex casse-geule et le Banania indigeste sont passés de mode, mais moi, mes coloc et les vieux Rolling-stones qui poussent encore la chansonnette pour Quelques dollars de plus, comptons sur votre Grandeur pour remédier à tout cela et redonner le sourire à nos ménagères qui en ont tant besoin...
James-Harley votre dévoué.

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