mercredi 24 janvier 2018

HISTORIQUE ( 2)

Il fut un temps où le père se prenait pour Franck Sinatra. Il avait laissé tombé la gomina de Luis Mariano (une de ses autres idoles ) pour le costume rayé, la veste croisée, boutons de nacre, limace en soie et pompes de mafieux... Tout le monde savait que le beau gosse d'Hollywood fricotait avec la mafia, soulevait des nanas pour le petit J.F.K. et serrait volontiers la louche à tous les ritals qui caressaient les longs tentacules de la Pieuvre, mais le père s'en foutait... Il n'avait ( comme nous tous) qu'une vision cinématographique de ce grand pays qui déjà pourrissait sur pieds, chassait ses peaux-rouges,  mais regimbait sans cesse sous les dessous de Marylin ou dans le borsalino d' Humphret...
Toute la troupe ricanait derrière le dos du pater devant cet accoutrement grotesque qui, vu sa grande taille le faisait ressembler au mieux à un guignol, au pire à l'affranchi du quartier qui frime au trocson du coin... On faisait gaffe quand même.. Le basile avait des bras de bûcheron, la main leste et des colères de vieux sanglier... La moindre étincelle mettait le feu aux poudres... C'est difficile de vivre avec l'imprévisible.. Ainsi allait le monde... Les petits J.P Smet et C. Moine gambillaient sur les " reprises " de ces amerloques du bout du monde et moi, je faisais du pédalo sur le lac... J'avais enfin appris à nager...

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