vendredi 6 décembre 2019

     Tous les matins, nous ouvrons les cages des animaux. Encore engoncés dans leurs nuits, ils font une toilette légère, avalent leur pâtée sur le pouce, et partent vaquer à leurs occupations journalières.
     Contrairement à d'autres pays qui vivent sans foi, ni loi, nous ne craignons pas que nos bestiaux ne s'échappent, s'en aillent rejoindre les bêtes au fond des bois, ou lorgnent sur des lunes à Pierrots. Dressés sur leurs pattes de derrière, ils ont vite compris que la loi et l'ordre, sont les mamelles d'une existence tranquille, et dénuée de sens. Cheptel indolent, convaincu de ne jamais sortir de la trace sous peine d'ardentes représailles, ils paissent ( les animaux ) dans des prairies techno, s'ébrouent dans les zéro-zozos, se régalant d'avance du champs de navets * promis par nos jardiniers en chef. L'éternité à la droite du Père ou au milieu de vierges énamourées, ça les rebutent pas les baudets...
     Nous avons éliminé sans état d'âme les doux rêveurs, les chercheurs d'or et les vilaines charognes. Les plus réfractaires d'entre eux ont été soigneusement lobotomisé, remis aux instances gouvernementales toujours sur la brèche. Ils servent aujourd'hui de lampadaires pour l'éclairage de nos camps de travail ou de manèges pour nos chères têtes blondes...
* Qui vous savez pour les nuls.

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