mardi 14 avril 2020

Il advint que, lassés par trop d'enfermement, trop de discours alambiqués de notre Petit Timonier, ( le Grand aurait mis tout le monde en cabane, et pis c'est tout ! ), les autochtones de la contrée se mirent à cavaler comme des lapereaux apeurés qui sentent planer au-dessus de leurs oreilles l'ombre du grand prédateur. Les jambes à leur cou, et l'oeil aux aguets, pour éviter les perdreaux qui sanctionnaient d'un coup de bec rageur les contrevenants, la fine fleur de la populace (?) se rua dans les ruelles autour de la grand'place où la statue du Grand Homme se faisait tartir de ne plus voir de mioches piétiner les parterres de fleurs que nos glorieux cantonniers entretenaient vaille que maille ( à l'endroit ) au péril de leur vie, et de leurs points de retraite...
On vit les dernières boutiques restées ouvertes prises d'assaut par des bandes de chevelus, de poilus, d'hirsutes malotrus qui, soyons francs, puaient un  peu des arpions et des d'ssous de bras, de s'être éloignés si longtemps des lieux d'aisance, de ces temps bénis où les savonnettes et autres froufrous étaient de rigueur, et en vente libre dans les officines recommandées par un "Petit Futé " qui ne s'avérait pas très malin en ces temps difficiles... Bref, ça sentait l'écurie, le foin mouillé, les flatulences rendues anxieuses par les fayots, qui inondaient les rayons des super-markets...
Cette populace, canaille et vermine confondues,  piétaille qui jadis, braillait au poulailler des théâtres,  et aux concerts de Vincent Delerme ( la plèbe n'apprécie que les guitares qui font du boucan, les gueulantes à Joonny, les colliers de chiens, et plus rarement, les triolets de Madame Maria, la divine, qui il faut le dire sort de la Norma-lité ) rua dans les brancards d'une charrette déjà bien abîmée... Tombés dans le ruisseau ( la faute à Jean-Jacques ), assoiffés du sang impur de nos sillons, tous les marmiteux, les calamiteux de la place (?) bousculèrent comme un seul homme les gestes barrières, firent sauter les masques, et entamèrent  une danse du scalp à faire pâlir le vieux Custer... Une carmagnole à faire danser les Sans-culottes, et votre serviteur qui ne rechigne pas quelquefois,  à sautiller sur un petit mambo de derrière les Mariachis...
Il advint que le prédateur ( voir plus haut ), et nous parlons ici d'un méchant virus sans foi ni loi, chopa la trouille devant cette bamboula, et se retira au milieu des rires et des quolibets d'une foule toute heureuse de voir ré-ouvrir les trocsons, les épiceries fines, et les maisons de plaisir (?) qui lui avaient tant manqué...
Ceci est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes existantes,
ou ayant existé ne que serait que fortuite.
Contes à rebours. 
J / 29.

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