jeudi 7 mai 2020

Voyez... Hommes de peu de foi, éphémères sur le calendrier, battements de cils dans l'éternité... Tellement prévisibles de la naissance à la mort... Mort  dont vous ne vous souciez guère, orgueilleuses petites choses perdues dans le vide cosmique que vos technologies de pointe ne rempliront jamais.. Si fragiles pourtant au moindre courant d'air, versant des larmichettes devant le plus malingre chagrin d'amour... Toussotant, frissonnant, comme les petits grognards de Verlaine... Voyez petits hommes comme nous avons grandi pendant votre absence...
Charmille du début, nous voilà devenus mangeurs de ciel, charnus, touffus, moussus, remplis de chants d'oiseaux, vibrant de mille chenilles, de croqueurs de noisettes, et du tac tac du Pic qui soudoie nos écorces... Nos racines vous tendent des pièges quand vous ramassez nos fruits, pour nourrir vos cochons, et soyez - en sûrs, nous vous lançons des sorts quand vous levez la patte pour pisser contre notre tronc...
Nous partageons humblement la même histoire que nos glorieux aînés, les séquoias millénaires ou les baobabs à palabres, vénérons nos cousins des mangroves ou de l'Amazone... Même ce " Grand Chêne " qu'un des vôtres mit en poésie, sans doute pour mieux dénoncer vos serviles appétits (?)...  Ne reste que cette manie que vous avez de nous envoyer finir tristement dans la solitude des scieries ou des cheminées qui nous contrarie quelquefois...
Derrière vos masques, votre avenir ne s'annonce guère brillant, alors s'il vous plaît, quand vous tronçonnez notre destin, ayez un peu de compassion, voyez plus loin que le bout de votre jambe de bois, et évitez de vous pendre à nos branches, ça nous gâche la journée...
Contes à rebours.
J / ?.

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