jeudi 16 juillet 2020

Paco.

Arrivait toujours l'instant où il fallait déboucher les bouteilles. Ouvrir la maie où dormaient les vieilles miches coriaces de pain noir. Les mains calleuses des damnés devenaient agiles pour trancher le jambon, découper les saucissons, et la croûte des fromages de pays... On grillait quelques poivrons dans l'huile d'olive parfumée de basilic, qu'on recouvrait de tranches fines de pata negra accompagnées des oeufs frais du matin.
On buvait à la régalade. Aux compagnons de misère, à l'anarchie, aux martyrs de Guernica, A Picasso, ce peintureux devenu milliardaire, mais qui avait bien du talent quand même. A cette pourriture franquiste qui se cachait encore derrière les mantilles des grenouilles à chapelets... Au souvenir de Garcia Lorca, le poète disparu dans la tourmente, et aux mains coupées de Victor Jara,.. A tous les  Compagneros , les Commandantes du monde, à toutes les icônes des révolutions qui ne servent qu'à mettre un peu de sang dans les gamelles, mais font ( ou feront ) avancer le genre humain tant décrié. Miguel sur son accordéon reprenait le Bella Ciao des ritals, repris par tout la tablée...
Quand les chopines étaient bues, arrivait toujours l'instant où une voix grave et posée entamait sur une guitare maladroite " la Mala Réputaciön " de Paco*. Et tous de reprendre en cadence les vers du vieux Moustachu, devenu l'hymne de tous les libertaires du pays...
* Paco Ibanez.

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