dimanche 10 janvier 2021

 Je me souviens de ces jours de chaleur, où les piafs, sans distinction sociale, se donnaient rendez-vous sous l'auvent pour chercher un peu de fraîcheur... Les moineaux, les merles, les pinsons - même les corbacs dans leur bel habit noir - eux qui d'habitude chassent la piétaille - venaient boire dans l'écuelle posée sur le rebord de fenêtre. 
Les hommes en maillot, perclus de chaleur, à bout de salive, sifflotaient des airs qui feraient venir la pluie, grands fauves assoiffés au bord du marigot asséché. On parlait de réchauffement climatique, de saisons qui devenaient maboules. N'avait-on pas vu ces dernières semaines, avant la canicule, la pluie tomber à gros bouillons, vite remplacée par des tempêtes de sable, et des ouragans qui faisaient tourner bourriques les girouettes des météorologues de tous poils...
Indifférente à tout ce chambard, posée à près de 150 000 000 de kilomètres dans le vide sidéral, la grosse boule de feu, continuait son petit bonhomme d'Astre solaire. Monseigneur se foutait pas mal des perturbations atmos. Ce n'était pas cette planète lointaine, grosse comme une tête d'épingle, qui allait bouleverser son emploi du temps.
Aujourd'hui, tout semble plus calme. Si quelques volatiles s'aventurent encore sous l'avant-toit, c'est pour picorer le peu de pain beurré que " nos amis les bêtes " et votre serviteur, posons sur la rambarde du bas.  Il nous faut mettre aussi quelques fruits, quelques noix, et morceaux de lianes fraîches, pour nourrir les gibbons, venus récemment de Sumatra, ou d'Inde, chassés de leur habitats, par ces petits hommes, qui malgré les coups de pied au derche qu'ils reçoivent des éléments, ne comprennent toujours rien...
Contes à rebours.

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