Avec le petit pécule de sa tante Irma - une voyante, qui comble d'ironie n'avait pas vu sa fin approcher - elle décida de profiter des soldes de la Saint Valentin pour s'offrir un amoureux à prix cassé. Les offres ne manquaient pas... Entre les bottes de sept lieues, les bijoux de famille, et le Chapeau de Mireille, elle était sûre de trouver un godelureau dans la quarantaine, poilu, et bien membré, qui roulait des mécaniques, conduisait des voitures (?), et faisait des paris sportifs. Un normalien à costume, ou un fils de bonne les famille pourraient faire l'affaire, mais elle gardait une préférence pour les costauds rustiques, les barbus en sueur qui tombaient la veste pour écorcher les grands arbres, qui pourtant ne demandaient rien à personne...
Hélas, victime de la Concurrence déloyale de rombières qui accrochaient leur gigot à la sauvette, y'avait plus grand-chose chez le marchand... Pour un peu de monnaie, je proposai mes services...
< Jamais ! Oh grand jamais ! Je n'achèterais une fin de série > hurla-t-elle dans mes fragiles oreilles. Changer un cheval borgne contre un baudet boiteux, n'y pense même pas, rajouta la vilaine en me donnant des coups de parapluie...
J'eus beau argumenter que l'amour est aveugle, rien n'y fit.
Réveil-matin.
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