J'étais le premier de la file.... Bien campé sur mes guibolles, pire la girafe qui vient boire dans le marigot, et qu'il ne faut pas faire chier, depuis qu'un poète à galure lui a rajouté un f dans une faute d'ortografe... Le coquin croyait sûrement faire de l'esprit, mais toute la savane s'est fendu la poire sur le dos du pauvre ruminant, et ça c'est pas très gentil...  Bref, j'avais mon pré carré, prêt à dégoupiller, le premier zozo qui s'aviserait de venir faire le croco sur mes plates bandes...

Vous savez ce que c'est... Par les temps qui courent, personne ne respecte plus rien. Chacun lorgne la gamelle de son voisin, détourne des avions, ou raconte n'importe quoi sur les zéros..

Pile au moment où je comptais ma monnaie ( 2 + 2 + 2 qui vous font six ) voilà qu'un zèbre bouscule mon porte-monnaie, me marche sur les nougats, sans prendre garde à mon auguste personne, estimant qu'un vieillard sur le retour, et proche du départ, ne mérite pas de rafler les derniers croissants, et le pain tout chaud qui fleurent bon la boulangère... Mon sang n'a fait qu'un tour ( billon ). Je lui ai mis une chasse qui l'a fait reculer ( le zèbre ) de trois cases, comme aux petits chevaux, jeu que je pratique volontiers, quand la branlette me fatigue... Tout de suite, j'ai réalisé ma connerie... Heureusement que mon resquilleur n'était pas un méchant... Ca aurait fini en court-bouillon, on se serait mis des calottes au milieu de la rue. Me suis excusé, l'autre aussi... On a discuté du sale temps qui rendait les gens moitié zinzin, de l'enfermement. Des galipettes, des grimaces que nous faisaient faire tous les Nimbus, et leurs compères..

J'ai pensé comme le vieux Pierrot.

Après avoir été des cons finés, faudrait qu'on évite de devenir des cons finis...

Bien a vous.