lundi 1 novembre 2021

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 L'autre soir, je prenais des photos au cimetière, histoire d'enrichir ma collection de caveaux, et de poursuivre peinard la rédaction de ces nécrologies " anonymes " dont je raffole... Je m'apprêtais à quitter le champs d'osselets quand un type portant redingote, et melon m'a tapé sur l'épaule.. Bon dieu, la trouille qu'il ma foutu ! Devait sortir tout droit de l'au-delà pour être si discret, si léger entre les feux-follets qui foutaient les chocottes aux amoureux cherchant un coin tranquille pour faire leurs affaires, et pimenter leurs galipettes...
 Nous avons bavardé un peu, gênés l'un, l'autre, de se retrouver à pareille heure au milieu du boulevard des allongés, blablaté sur le temps, les feuilles mortes qui se ramassent à la pelle, les quelques morts célèbres qui enrichissent le patrimoine du bled, et tous les tordus qui nous escagassent la vie avec leurs sombres prédictions sur le climat, et l'avenir de l'évêché qui a bien du souci avec tous ses ratichons brûlants sous la soutane...
 Je lui ai dit combien il m'avait mis les fiottes à venir me souffler dans le dos. Le bougre a rigolé, m'a fait une jolie courbette, et avant de disparaître, m'a sorti une phrase que je ne suis pas prêt d'oublier :
 " Moi aussi, quand j'étais vivant, j'avais peur des morts " D'un coup, un tel aveu, m'a refroidi l'échine, j'ai senti comme un courant d'air qui me chatouillait les pinceaux. La terre, d'un coup, devenait plus froide.J'ai filé comme le diable entre les réverbères qui clignotaient (?) me rassurant d'avance avec cette maxime bien connue des fumeurs de pipe : " Les morts sont tous des braves types " C'est marqué dans le manuel....
Le Merle moqueur. 

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