Je n'ai plus assez de cartouches pour défourailler sur les affaires du monde. La poudre est trop vieille au fond de la barrique, et les mèches trop mouillées... Je ne suis plus qu'une cantatrice aphone, molle du bulbe ( la cantatrice ) et moitié chauve ( Ca c'est pour Eugène ! ) qui zozotte, et planque la poussière sous les tapis... Un peureuse qui traverse dans les clous, soucieuse, entre deux fientes de pigeons, et trois morpions qui rappent sous la capuche. Vieille crapule ronchon qui attend le calendrier du facteur, les étrennes de fin d'année, en râlant après les éboueurs toujours en grève. Mais quand je vois le bordel ambiant, la condescendance de nos dirigeants, la fatuité qu'ils mettent à nous enfumer de jolies promesses, pour des idées n'ayant plus cours le lendemain, tous les gugus chez le dictateur pour raccommoder la planète ! Quand je croise la tronche de Ciotti, de Méluche, pour faire bonne mesure, ou le nouveau guignol du RN, gominé pire un merlan de mauvaise augure, le méchant de service qui savonne la planche pour sa patronne, je vous jure que j'ai bien envie de ressortir ma vieille pétoire... N'allez pas croire pour autant ( emporte le... ) que je me prenne pour le justicier masqué, le Batman ( y'a belle lurette que j'ai joué mon dernier Joker )... Paraît que l'humanité surmonte tout, même sa propre connerie, mais si la moutarde existait encore, elle me monterait sans doute au nez...
C'est tout pour aujourd'hui.
Chonchon le ronchon.
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