Voyez, un peu plus tard, le fiston Peuplu sauter de branches en branches sur la généalogie de son arbre malingre. Son paternel, grand amateur de ballon rond, et de champagne, le rêve en Raymond Kopa brandissant la Coupe ou le ballon d'or, bien avant ce Lionel, messie de tout un peuple de jean foutres, ou quand le temps le permet en Tino, l'idole du moustachu, amant de la sinistre Jeanne apparue brièvement dans les opus précédents. Plus vite que l'algèbre, l'aurtographe,, et les bonnes manières, le minus apprend à commettre de nombreux méfaits, larcins, et autres gros mots, qui s'ils sont insignifiants au regard de l'époque, mettent à mal les nerfs de Michelle Quejaime, épouse Peuplu, qui s'imaginait déjà le fils à la droite du père. Sotte qu'elle était, cette place étant réservée depuis longtemps par un barbichu dont le portrait ornerait quelques décennies plus tard, les serpillières portées par des chevelus babas, amateurs de substances illicites, et de musique bizarre. Mais n'anticipons pas. Laissons du temps au temps disait le sphinx de Jarnac, et du congrès d'Epinay.
La rumeur publique voulait, à cette époque bénie des dieux distraits, et des pédiatres philosophes, qu'une bonne raclée, un coup de pied au derche, ou une tarte maison, forgent le caractère plus sûrement que les mignardises dispensées sans compter par la boulangère du quartier, une belle toute en brioche qui avait roulé dans la farine bien des prétendants. Fouetter la crème d'une main leste, étirer la pâte avec un sadisme consommé, fourrer des chouquettes dans un four brûlant, n'empêchait pas la drôlesse d'adorer les enfants, de les couvrir de sucre, et de sirop d'érable, ce qui créait entre elle ( la drôlesse ) et les fiers à bras de l'éducation légionnaire un contentieux qui ne s'éteignait qu'à l'approche des fêtes de Pâques, quand les chocolats envahissaient son étal, mettant l'eau à la bouche de tous les malfaisants de la contrée. La femme du boulanger immortalisée dans un film de Monsieur Pagnol de 1938 devint l'amie, presque la confidente du petit Jeannot, consolatrice de bien des maux, et pourvoyeuse d'adorables croissants au beurre, d'éclairs chocolat vanille à damner le palais, et les dents de toute une génération d'avant les restrictions imposées par des diététiciens foutriquets, inquisiteurs de papilles garnies de chantilly.
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