jeudi 15 décembre 2022

(6)

 Le temps, nous l'avons dit, est comme le calendrier qui ne pardonne rien. Il est une chose fragile, et quelque peu aléatoire. Tous les poètes en vert, et contre tous, le chantent, ou le déchantent selon l'humeur de leur muse. Revenons à l'aune des choses... Au débit, du début des débats que la sainte famille, et les autorités du patelin, organisèrent en urgence pour savoir quoi faire du nouveau né, coincé entre un avenir en dents de lait, et un chômage de masse qui s'annonçaient purulents dans les années à venir. Le lecteur attentif, sait déjà que ce foutu colloque se termina en eau de boudin, la faute à la tante Jeanne, sorcière qui profitera par la suite, impunément des subsides de son gaillard moustachu, devenu "chanteur à succès" craignant par avance que son pote l'Auvergnat ne devienne plus tard le roi des cons... Bon sang ne saurait mentir... Laissons donc (pour l'instant) les frivolités de la boulangère. Assurons nous que Peuplu fils, devenu chef de gang dans la cour d'école, grandit plus vite que le PIB d'une république bananière, et se remet de ses émotions. 
 Les invités, la famille, le Saint-Siège, même un député qui battait sa femme, mirent à mal le buffet dressé pour l'occasion, tandis que le curé Domi, un fat qui croyait à l'existence de Dieu secouait ses burettes, lorgnait pire paillard en soutane, Marie Aulait, une soubrette accorte qui apprenait le métier de bouche en roulant des hanches, et faisait de l'oeil à Maurice Ollé, un homonyme, pris en flagrant délit zoophile avec des poulets qui, justement rissolaient sous une salamandre. " Les poulets, et la salamandre "une jolie fable à raconter aux mioches de la communale.
Clerc de notaire, petite chose dérisoire, connu pour ses accointances avec la sous-prèfète, et sa pratique de l'usure avec les pauvres de la paroisse, Momo succombera aux charmes de la donzelle, lui passera la bague au doigt, et un tablier à la taille, la révolution féministe, étant à cette époque balbutiante, et non content de porter des cornes toute sa vie, se noiera accidentellement avec sa catin dans une partie de pêche qui fera sourire tous les poiscailles du lac. L'histoire ne dit pas qui des deux malandrins but la première tasse, avala la première arête. Le journal local titrera " Fin tragique pour un couple apprécié de tous " et les nombreux amants de la bougresse s'endormiront tranquilles. Après les avoir séduit, cette infamie les faisait chanter, menaçant de révéler leurs frasques sur les zéros zozos, ou plus sérieusement, d'envoyer des lettres corbeaux à leur légitime, les fameux zéros n'existant pas encore à cette époque. Les Cupidons ne montraient pas leur fiole dans des selfies dérisoires, ce qui n'empêchait nullement le grand bazar de forniquer allègrement... Pour sa part, notre Jean affûtait ses couteaux, faisait  ses devoirs, appliqué, potassait à la chandelle des traités de maintien sexuel comme ce bon Corne d'Aurochs, et sûrement bien d'autres zinzins...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

 H                                                                                                           U                              ...