samedi 17 décembre 2022

(7)

 L'existence de petit pois, de joli légume dans un jardin qui se voudrait d'Eden, où le petit Jeannot, définitivement adopté par la tribu, barbotterait au milieu de ses Cousins/cousines, dans les jupes des mamies gâteaux revenues de guerres où leurs hommes jouaient aux petits soldats, devient au fil du temps, une chose grise, froissée, et un peu triste comme la blouse des maîtres d'école, qui fracassent impunément les futurs rêveurs, les poètes en herbe, les géographes en devenir, ou plus simplement les cancrelats du fond de la classe qui n'en font qu'à leur tête, mais tendent l'oreille quand un gentil, qui a pourtant mauvaise réputation, les régale d'un singe sortant de sa cage, interdit de radio, mais gaillard devant un jeune juge en bois brut qui finira dans le maquis. Quelques cierges plus tard, ils (les cancres) tomberont amoureux de Mélanie, ou Fernande, une pause dans l'oeuvre du poète, rigolard, désormais inscrit au patri putain de moine !  Les grand-mères à chignon, les gueulantes de l'Abbé contre la pauvreté des sans abris (déjà ) sont vite effacés par la corne d'abondance qui s'ouvre sur le monde. Un chamboultout, ancêtre de la future mondialisation, qui fait grimper la température sans se soucier de la couche d'ozone. Eau et gaz à tous les étages, le pays se couvre de barres d'immeubles, de maisons particulières, machines à laver, frigos, télés... Les tigres dans le moteur, remplacent les chevaux de fiacre. Y'a qu'à se servir. D'aucuns déjà mettent en garde contre ces excès qui finiront mal, mais ils sont Cassandre, et la famille Peuplu profitera des vacances à la mer, des Châteaux de la Loire, de la foire aux Andouilles, et de la fête à Neuneu... Les Noël seront gais, les jours de Toussaint tristes, les mariages rouleront sous la table, et la Camarde fera son boulot... La boulangère, veuve joyeuse de son boucher, retirée des affaires, fera encore quelques choux pour occuper sa ménopause, et l'Auguste paternel, chopera des rhumatismes articulaires qui ne l'empêcheront pas de lever le coude. Il y aura des naissances anonymes, des morts célèbres, des magazines déjà " people " remplis de pinups en noir, et blanc. Des blousons noirs, ou dorés, selon l'arrondissement, des flics en pélerine, et le fiston Peuplu, nageant entre deux eaux, sachant enfin lire, compter, et écrire, titulaire du certificat d'études primaires, petit cycliste émérite sur un vélo d'occasion qui pense déjà au permis de conduire cette fameuse DS 19, mitraillée par la sulfateuse de Bastien Thiry et ses compères, trois cent mètres avant le rond-point du Petit Clamart. Par bonheur, Yvonne, et les poulets n'auront rien...
La suite serait délectable, malheureusement je ne peux... Voilà que les mèches de cheveux, et les baisers échangés rosissent le paysage laborieux. Les terminales écoutent le jazz, et le rock and roll encore minot, fument des anglaises à bouts dorés, et s'imaginent à la terrasse du Flore, trinquant avec Jean-Paul, ou Boris, pendant qu'une jolie brunette fait les cent pas devant l'Ascenseur, attend le dernier héros des souffleurs de trompette. Jean Peuplu enfile des Chaussettes noires, écoute pousser ses cheveux, et se mélange les arpions pour l'éternité. La faute aux robinets qui coulent, et ne se croisent jamais...

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