La grande transumance des gnous a commencé.
Les machines crocodiles se gavent aux péages. Avalent, et recrachent sans état d'âme, les cartes de crédit, les "pass", et les vieux zèbres oubliés sur les airs de repos. Pour quelques penny, quelques dollars de plus, les barrières s'ouvrent, laissent le passage à la troupe de l'antique Noé, juste avant le déluge, et les grands incendies de la savane. Les enfants kangourous sont contents. Ils font des petits bonds entre le bac à sable, et les pissotières, espionnés par une armada de hyènes qui lorgnent les larfeuilles ou les aï faunes des suricates hystériques devant le prix du petit noir au Starbuck... Les gnous vont mourir de noyade, d'hydrocution. Accidentés de la route, ou victimes d'une ingestion massive de méduses pas fraîches. Certains pousseront même le vice à se consumer d'ennui sous les parasols multicolores, regrettant les vieux éléphants qui picolent peinards à l'ombre des grands pins, en rêvant qu'il deviennent roses (les éléphants).
* Voir Patrick Eudeline.
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