Il faut bien l'avouer. Il n'est qu'une piquette. Un vin de soif que l'on boit sans y prendre garde. Un jaja que l'on sirote au comptoir les jours de marché, en pelant les nouvelles du monde. Il ne sait comment il vieillira... Sans doute dans l'aigrelet... Des rototos au goût de vinaigre, et une odeur de jus de pieds. Picrate des vieux pirates chanteurs de paillardes, il est frère avec les amateurs de vignasse, au gosier qu'une armure d'acier matelasse, ceux qui s'incendient les boyaux, et jurent par Saint Bacchus de ne jamais boire de l'eau... Cette bibine, qui pour la rime, fait danser la biguine sur les tables en fin de banquet, cette eau de feu du grand Sachem qui n'y voit goutte (?)... Il ne sera jamais gouleyant ou charnu, servi dans des verres en cristal, "élevé" dans les fûts de chêne de Pétrus ou choyé dans les caves d'Ykem, et cette pochtrone de Madelon lui fait de l'oeil plus souvent que le petit Mozart, ce nectar des Dieux... Petit bleu qui tache de basse souche, il espère qu'à sa dernière cuite, des croque-morts saouls, et des pleureuses avinées (?) glisseront quelques fioles dans sa boite à dominos, qu'il puisse monter peinard, trinquer avec les soudards, les ivrognes à rouges trognes.  La morale sera sauve...