Epilogue*

< Il écrit en catimini. Bien planqué dans la chambre du haut, celle qui longtemps a servi de débarras, à cette famille de jean-foutres qui entassaient sans vergogne les souvenirs des grands ancêtres, les repas de noce, les faire parts de naissance, et les avis de décès. Toute une histoire racontée en rubans bleus ou roses, en cartons d'invitations. Grosses blessures, et petites lâchetés. L'ordinaire d'une tribu qui s'effiloche au fil des années. Il aura fallu du temps pour qu'il emprunte l'escalier qui mène au dernier étage de la bâtisse, qu'il pousse la porte, et toujours à l'abri des regards, fasse un peu de ménage, se découvre un petit bureau du siècle dernier sans doute acheté dans une brocante par un aïeul disparu, aux tiroirs débordant de paperasses, de vieilles photos jaunies, et ce parfum de mazurka, qui un instant lui a fait tourner la tête. Le petit fenestrou qui donne sur le parc ne s'ouvrait qu'à moitié, comme pour préserver un peu du temps d'avant... Les restes de toiles tissées par des araignées parties faire leur marché ailleurs. Remettre de l'ordre dans une pièce, ou dans sa vie, n'est pas chose facile. Le plancher grince, les idées s'embrouillent, et toute cette poussière qui chatouille les narines aura vite fait de ressembler aux ciels d'orage, qu'il craignait tant quand il était enfant. >

 L'idée serait tentante de poursuivre un tel charabia... Mais, hélas, les mots sont farceurs, tricheurs. Ils dilapident vite fait votre petit capital.  La confiote, vous colle aux pattes coule par les trous de la tartine, dixit les rigolos Frères Jacques. Pas de recours en grâce possible ! Dans le meilleur des mondes, il faudrait lutter, militer, défendre l'I. V. E. (Interruption volontaire d'écriture) ça ferait de la place aux autres... Si un matin, l'Oteur suspendait ses bégaiements, il lui suffirait d'ajouter un peu tristounet, Dis lui l'mal que m'a coûté la dernière pelletée. Le lecteur averti comprendrait...

* Dénouement d'une affaire longue et embrouillée.