Encore faudrait-il que cette foutue machine à voyager dans le temps fonctionne. Qu'avec l'âge, il ne faille pas remonter les ressorts, encore, et encore, jusqu'à faire exploser la fragile mécanique... Et là, tout se brouille, tout se mélange. Les lointains cousins de province disparaissent peu à peu, oubliés dans ces repas de famille trop longs, où minots, on avait envie de quitter la table au risque d'être privé de dessert, pour aller faire les cons devant les cages à lapins. On s'embrouille avec les dates, les lieux, et l'on passe pour un foutu butor à ne pas savoir reconnaîtres les trois frères en tricot de corps posant devant la balustrade d'une cambuse aujourd'hui disparue, perdue corps et biens, la faute à cette zone industrielle pleine de caddies du dimanche, et de punks à chiens... Il arrive que les rouages fassent des noeuds, qu'une odeur d'essence vous vienne aux narines, ou que la pluie vous mouille lors d'un concert mémorable, qui tourne en gadouille... Sans doute, un célèbre groupe pop anglais dont le nom nous échappe... Le passé n'est qu'un piaf en équilibre sur le fil, un vilaine moineau qui ricane de notre impudence... Et que pense notre "sachant penser" de tous ces morts qui défilent au pas cadensé, jouent la valse insomniaque, la java des petits macchabées, qu'un Poucet de bazar sème derrière lui, pour ne pas se perdre complètement ? Un fantôme viendra le persécuter chante au autre philosophe à la verve bienfaisante, et la petite gigolette en pleurs devant le pare-chocs cabossé...  Elle s'appelait Francine... Tu parles d'un blaze... A oublier vite fait...

Journal Confus.