mercredi 27 septembre 2023

J'ai laissé tomber dans la corbeille, au pied du bureau, des mots incongrus, des mouchoirs en papier à lettres, des locutions latrines, des bafouilles amoureuses, des qua-trains (?), alexandrins, et autres tagada tsoin, tsoin, plus un morceau de syntaxe qu'un vieil instituteur gris utilisait pour me tirer les oreilles, quand ma plume Sergent Major faisait des taches sur la première rédac de la rentrée. Comme je ne passais pas les vacances au bord de la mer, pas plus que je ne traînais autour des souvenirs d'une grand- mère à tricot, tartes aux pommes, baisers bavouilleux, et que mes vieux géniteurs ne faisaient pas de camping, je n'avais rien à raconter... J'improvisais des balades en Simca, des visites de château, où déjà des belles en tutu finissaient au fond des oubliettes... Plus tard, entre deux bourrages de crâne, et trois branlettes qui ne devaient rien à la géométrie, je braillerais (i can't get no) Satisfaction dans les chiottes du lycée en fumant des gauloises bleues fauchées dans le pardessus du censeur... 
Aujourd'hui, froisser l'angoisse de la page blanche autour de la photocopieuse, me laisse le goût amer des pt'its noirs pris sur le pouce, des baisers volés au café Lyonnais, quand le juke-box jouait Like a rolling stone; et que je plus vieux de la bande nous recopiait des mots d'excuse. Il faudrait tout mettre dans la broyeuse à papier...  Brûler les derniers négatifs... Au fond, qu'on le veuille, ou non, chacun écrit sa propre histoire...


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