Depuis quelques jours, les matins ont une lumière de fin du monde. Le ciel a des teintes jaunâtres de vieux gras-double oublié au fond du frigo, ou de slip porté trop longtemps... Les journées ne valent guère mieux. Placées sous anxiolytique par le docteur Maboule, elles se traînent (les journées) pire une chanson de Jacques Brel en dépression... On s'attend à voir tomber des trucs, des flocons de bouse céleste (?), des anges dépenaillés qui font la manche sous le porche des Cieux tant aimés des cul-bénis. La fin du monde, j'vous dis...

 Pour passer le temps, je me ronge les ongles, les sangs. Je compte mes sous, et mes cheveux, pour m'apercevoir, Coquin de sort ! que j'ai encore plus de tifs, que de pépites... C'est bon signe, vous me direz...Ca me donne de l'espoir, des envies d'apéros au bord de l'eau, de grisettes en tutus, de vieilles qui papotent sur le trottoir, à l'ombre du monde qui va, on ne sait où... Comme je suis un petit courageux, et me fous de la météo comme du réchauffement climatique (après moi, le déluge !), je vais, je vas, un vieux mégot au coin d'la bouche, sifflotant une chanson de Gaston Ouvrard, et me repasse en boucle l'intégrale de Bobby Lapointe, qui étaient tous les deux de sacrés rigolos...

A demain, peut-être...