Quand le Maestro, la baguette frétillante (et frénétique !), cabossa la cantatrice, tous les mélomanes des premiers rangs, firent la grimace, crièrent au scandale, pire à la première du Sacre du Printemps, pendant qu'au poulailler, la piétaille, émoustillée par tant de grivoiserie hurlait des encore ! encore ! qualifiés par la presse réactionnaire, d'outrages aux bonnes moeurs... Une foire d'empoigne sans précédent ravagea le théâtre. On s'étripa d'injures encore inconnues, des postillons glaireux atterrirent sur les visons des rombières, et des taches de mauvais vin fleurirent sur les plastron des bourgeois ensmokingués (?). Une armée de cancrelats débraillés chouinèrent que tout ça, c'est de la faute des migrants, des pédés, des violeurs de vieilles qui remuent ménage notre beau pays... Tristes sires, que le service d'ordre, pourtant débordé, chassa à grands coups de pieds dans le derche. Ce fut un beau charivari, et les soupirs énamourés de la Diva n'y changèrent. rien. Le Chef qui connaissait la musique, s'enfuit par les coulisses, referma sa braguette, et un peu honteux tout de même, pensa que l'époque où l'on sacrifiait à Vénus, et Cupidon un peu de plaisir coupable, était révolue. Faudrait garder ses attributs au chaud, faire gaffe aux mains qui traînent, et regretter le grand Pan, ses amourettes, et ses bagatelles...
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