mercredi 11 juillet 2012

JEANNOT

Bon ce matin, il fait frais. C'est déjà ça... Et puis c'est aussi bien parce qu'on a fait lichette un peu tard cette nuit, et qu'au réveil, on a l'esprit aussi embrouillé qu'un contrôle d'identité qu'aurait mal tourné dans la banlieue de Marseille... Que le mohamed farniente un peu, ça nous soulage la cafetière... Ça nous repose les neurones, nous remet le nez en place... Le soleil il est plus con qu'un caniche de cirque. Sous le prétexte fallacieux ( qui sont pas contents vont se faire voir ! ) que l'été est arrivé, que les routes bouchonnent, que le tour se dope et que les nichons prennent l'air sur les plages encombrées par les morses de juillet, il pointe son museau comme un bon petit soldat, tout fier de " faire chier les gens qui se couchent tard " LF *. 
En parlant de bidasses, ça y est ! Jeannot a terminé son histoire. Mais si ! Souvenez-vous ! Les quatre grivetons embourbés dans la boue et la boyasse en 1917... La Grande Zigouille... Je vous passe les détails... Mais ils s'en sont sortis les cuisses propres de toutes leurs aventures ( Je vous rappelle c'est du roman-feuilleton bande d'intellos ! ) passe que d'abord c'est les z'héros et que les z'héros y gagnent tout le temps...  Sinon y'a pas de suspense, t'as pas les poils qui se dressent parce que le vilain vient d'enlever la belle héroine et qu'il lui promet un avenir en dent de scie...T'imagine Batman ou le Jedi se faire ratiboiser... Dans toute semoule qui se respecte faut que les méchants prennent un peu l'avantage et puis après qu'ils morflent... J'y peux rien, c'est comme ça... Bref, ils se sont tirés de la marmelade, prêts à replonger dans une prochaine saga ( Africa )...
Quand j'y pense à cette boucherie, à cette grande partouze avec la faucheuse, je me dis que c'est pas si loin finalement... Grand Père Henri il s'est fait chauffer les miches dans cette marmite infernale... Ses trois frères morts aux Champs d'horreur comme on dit... Perdus le goût de gigoter dans la bouilloire, farcis de ferraille propre à te déchiqueter la paillasse... La Marne, le Chemin des Dames, il s'était tout mangé l'ancien... C'est peut-être de là que lui venaient tous ces silences, ses yeux dans le vague... Va savoir... J'aurais dû lui parler plus à l'ancêtre... Mais il était bavard comme un moine trappiste... Alors....
Le Jean, y'a longtemps que je suis sur sa trace. Depuis " Billy the Kick " ( bonne idée de cadeau pour Noël, j'ai perdu mon exemplaire lors d'un déménagement au siècle dernier ),  je l'ai pas lâché d'une semelle. Au fil du temps qui passe ( n'oubliez jamais ), il s'est arrondi, il a pris de l'ampleur, est devenu plus un raconteur d'histoire que l'écriveur angoissé qui, en trois phrases te foutait ta journée en l'air, quand t'ouvrais ses bouquins... Bien sûr il louche comme beaucoup du côté de Ferdinand, mais avec quelle verve ! Quel lyrisme ! comme ils disent chez Arte devant leurs douze téléspectateurs ! Et puis, on va pas reprocher à un guitareux de se tourner plus vers Jimmy que vers le pelot du coin... Alors respect pour les maestros svp...
Bon, je vous vois en train de piquer du nez devant mon gribouillage, alors, je vous laisse... D'ailleurs j'ai un peu soif... Serait temps d'humecter la menteuse...

* Léo Ferré.

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