samedi 31 mai 2014

DEMENAG'VILLE ( 6 )

Toute suite, j'ai pensé... En mettant ce foutu canapé sur mon dos, que j'enfilais un par-dessus qui allait m'en faire baver des ronds de chapeau.. Ca sentait le calvaire... Le Golgotha ... J'ai pas l'âme d'un sherpa... Sans compter que cette saloperie de " clic-clac " menaçait de me pincer les pognes pire qu'un homard en colère, vicieux comme la conscience de Copé... Que le kilo de vis dans ma poche droite me faisait pencher du mauvais côté ( la droite forcément... ) et que mes guibolles partaient à toute jambes vers un avenir des plus incertain...
J'ai maté l'escalier qui m'a paru immense, insurmontable comme les nouvelles connections des internets qui partaient en bouts de ficelles, que même le techno il s'en grattait la calvitie naissante... ( C'est là que chez l'homme commence l'aléatoire... ). S'en est fallu de peu que j'aperçoive le Jean Marais dans ses Pardaillanneries, lui qui sautait les marches et les paliers comme un morpion enragé...J'avais des mouches qui dansaient la carmagnole devant les mirettes. J'ai pensé à une demoiselle toute en colifichet qui m'attendrait sur le palier en m'ouvrant les bras, mais ça n'a pas suffi à me donner du peps... Vous dire que j'ai raclé les murs, éborgné ma nouvelle voisine (une façon comme une autre de faire connaissance ! ), fait exploser une verrière et pleurer toutes les larmes de la terre serait superflu...
Bref, après quarante jours de déluge, dix kilos dans les jonquilles, une jambe de bois, quatre nervous machin, et des envies d'Orient-Express filant dans les steppes, me voilà  dans ma niche...
J'entends la chouette qui fait son taf de chouette, les chiards qui braillent à l'étage, les cloches des vaches, le train qui passe et des envies de meurtres qui jouent des castagnettes dans ma calebasse de déménageur...
Faut encore que je branche le bigo, coupe les contes-heures, bichonne mes toiles de maître et envisage sérieusement de me remettre à ce foutu blog... Rien que l'idée... J'en ai les méninges qui défouraillent...
Portez-vous bien et restez où vous êtes..


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 H                                                                                                           U                              ...