jeudi 24 septembre 2015

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SUZANNE BOBINNEAU.
Vous vous doutez bien, si vous suivez la saga de l'autre emmanche, qu'un moment l'autre,  ça allait être mon tour... Que j'allais pas rester planquée dans le peloton au plus fort du sprint... Depuis le temps qu'il me promène à hue et à diable, qu'il m'empoisonne l'existence, me fait témoin de toutes ses avanies, le baudet m'était redevable. Franchement moi, j'étais pas trop d'accord... Je suis d'un naturel discret, j'ai pas besoin qu'on s'étende sur mon pedigree, qu'on me diaporamise, qu'on me chirurgise encore moins qu'on me défrise, qu'on me traine aux assises et qu'on me tartine de mouise... ( Bravo Suzanne ! s'écrie le voyou à six cordes, te vl'a aussi dans les rimes ! ).  Mes photos de vacances, mon balai-serpillière et la recette du lièvre à la royale suffisent bien à m'occuper... Sans compter qu'il faut que je prenne des notes, fasse les comptes et la déclaration au fisc, remette sans cesse le grand dadais dans le droit chemin... Sinon tout part à vau l'eau... Z'allez pas me dire que son istoire mérite quelques caramels ! " Pas de quoi brûler une pucelle ! " me disait récemment l'évêque de Beauvais... " Pas de quoi écrire un manifeste ! " rajoutait Dédé Breton en matant les dessous de Frida...
Je vais pas tout vous raconter non plus, sinon on rate le bus !
Je dirai simplement pour faire court comme le furet ( pardon ! ) que j'habite dans l'Oteur depuis un moment. Son petit mètre quatre-vingt et un sur-poids notoire me laissent peu d'espace pour faire le ménage, mais j'ai connu pire... J'ai logé un moment dans un agent de police qui battait ses enfants, dans un directeur de banque qu'avait du coffre mais qui s'est ruiné aux courses, dans un écrivain qui voyageait la nuit et qu'avait plus toute sa tête...  J'ai même vécu en coloc avec la Gross Bertha dans la ventrouille d'un député de gôôôche, qui devenu ministre, a retourné sa veste et nous a foutu dehors pour prendre deux petites poulettes plus à son goût... Les avantages en nature que voulez-vous... J'habite à l'étage, une mansarde cuisine-salle de bain, une chambre borgne qui n'a qu'un oeil, le tout arrangé coquetement par mes soins, ce qui me permet d'avoir toujours le nez sur le zigoto quand il fait des excès de boisson et loupe la gare... Quand je le vois qui commence à piaffer du sabot, les yeux exorbités comme un clebard en chasse, quand je l'entends brailler des chansons que même le croque-mitaine n'en voudrait pas quand il fait la tournée des popotes, j'interviens, je canalise...  Le gyrophare plein tube, les mandibules en action ( au cas où il ferait diversion , qu'il se prenne encore pour un de ses gugus de bd ) et remet de l'ordre dans la chambrée... Renvoie Ignace et son bataillon de pelots aux pâquerettes, les paillardises du Jojo aux orties - Je garde sous le coude le Double- Mètre étoilé, quelle prestance tout de même ! - et j'envoie Molly allumer un cierge à Mélanie ce qui équilibre le débat... S'il insiste, je lui raconte l'histoire ( avec un H ! ) de la soeur du zouave et de sa culotte... Il adore et s'endort heureux comme une sucette à la menthe ( ? ) emmitouflé dans la main de la culotte de la soeur du zouave qui s'emmerde grave sous l'pont d'l'Alma  ( C'est dans le désordre ! Voir pages précédentes ! ). Vous voyez, c'est pas simple de driver un bourricot pareil ! Je suis un peu comme l'Emma du Gustave sauf que moi, faut pas me marcher sur les arpions et que je vais pas me languir pour un bonhomme pareil...
P.S. Pensez à dire au Moustachu de Sète, qu'un jour je lui rendrai sa pipe, ses filles de joie, ses chats et ses cocus... Mais rien ne presse...

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