jeudi 17 décembre 2015

AMIS POETES...

L'été 2051 fut particulièrement chaud, sec et laborieux.  La température explosa pire que les intentions de vote pour un parti négationniste, et par voie de conséquence, on vit renaître les processions, les flagellant, les faiseurs de pluie et les enchanteurs dans tout le pays. Toute la contrée - sachant que l'existence d'un Dieu Unique et Moléculaire  avait été déclarée nulle et non avenue par la loi des treizièmes lunes érigée en 2035, dix ans après la dernière Grande Guerre Sainte - retourna vers ses anciennes croyances, ses litanies et ses bûchers sacrificiels... On cabossa quelques millions de bestioles, histoire de lire dans les entrailles, de boire le sang à plein calice. On reprit l'usage des croix, des autels, des autodafés de tous poils  et pour conjurer la peur, la disette, la soif et propulser bien entendu, quelques nouveaux messies au pouvoir, on brûla quelques sorcières récalcitrantes restées néanmoins inflammables...
Dans cette ambiance de fièvre, l'ordre fut donné aux familles respectables ( un papa, une maman ) de supprimer les enfants prématurés et pour faire bonne mesure, ratiboiser les centenaires... La croyance populaire voulait que trop de bouches assoiffées soient sources de désert...
Arc bouté dans sa cahute, pire qu'une mouche sous une verrine,  le vieux Perfide sentit passer le vent du boulet. Il déclina courtoisement les relances familiales à participer aux orgies du Dimanche ( pas con le mec ! ), refusa les convocations de la milice de quartier à décliner son âge et son adresse ( malin le mec ! ), chercha la petite bête qui permettrait de sortir de ce fatras,  et finalement,  fut bien heureux d'avoir disparu mystérieusement dans les années 2010 pendant qu'il faisait la queue au Super-Market pour acheter quelques bouteilles d'eau suite à une gueule de bois d'enfer et de continuer son train-train quotidien,  en sifflotant cette contine pleine de poésie et de bon goût et d'une autre époque. Celle où le Marlou du dessus faisait la foire avec le Malin du dessous :
C'est la fête à la tripe,
Quand les bêtes s'étripent,
C'est la fête à mon slip,
Quand tu tires le zip...
Bien à vous.

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 H                                                                                                           U                              ...