mercredi 10 février 2016

GLOUTON

Comme Lucky qui tire plus vite que son ombre, moi je mange plus vite que le champion des bouffeurs de saucisses et l'avaleur de sabre du cirque Pinder réunis.  Le temps que la sauce mijote, voilà que j'ai déjà englouti une moitié de la poule, le kilo de riz et le pot qui vont avec, et si les raviolis, la gamelle du chien et cette charlotte aux framboises que vous aviez amoureusement préparé pour l'anniversaire du pt'it  ( avec le glaçage et les bougies ! ) ont disparu, cherchez pas... Je suis passé par là... Je suis le grand attracteur, le trou noir qui avale les miettes de pain, les croûtes de fromages, la couenne de jambon.. Même les sandwiches dégueulasses en triangle qu'on déguste comme un purge en prenant de l'essence quand on va chez papi-mamie, j'en fais mon quatre heures... Je suis celui qui louche sur les fonds de sauce, les farines qui lèvent et la fève des galettes... Je n'épluche pas les oranges, les citrons, les kiwis ( pas que ça à faire ! ),  je gobe les oeufs avec leurs coquilles, les crabes avec leur pinces, et les perles des huîtres n'ont plus de secrets pour moi... J'en ai des colliers plein la panse... Ne m'emmenez pas au jardin d'enfants.. Le sable fin et les jouets plastoc des mioches sont trop tentants... Evitez le resto et le zoo... Je boufferai les nappes et les serviettes... Les caouettes des singes et la paille des éléphants... La faim, je vous dis... J'ai toujours l'entonnoir grand ouvert prêt à ingurgiter tout ce qui se présente, et ne comprendrai jamais pourquoi les oies et les canards se plaignent qu'on les gavent...
Le terme " appétit d'ogre " n'a pas de raison de m'être appliqué,  puisqu'un soir d'ennui, je me le suis mitonné lui et ses sept donzelles, le chat botté et son carrosse, accompagnés de contes à dormir debout et de couleuvres qui ne demandaient qu'à être consommées... La nuit, je me tartine la moelle des os étalée sur une tranche de rillettes, ce qui me permet d'attendre le matin où un pot de miel et un chapon farci font le régal de mes papilles au réveil... Pour faire bonne mesure, j'ai croqué aussi le pt'tit Chaperon, le loup et la grand-mère... Je me souviens... C'était un jour où je manquais de brioche...
Si je vous raconte cette petite diablerie de fringales en tout genre, c'est que m'est revenue à l'esprit une converse avec V.B. un apprenti Inuits installé en Suède qui m'avait dit craindre souvent pour la vie de ses chiens si par hasard une bestiole nommée glouton pénétrait dans ses enclos à klebards... Une espèce de gros castor insatiable, qui n'a peur de rien, fait fuir les ours et ouvre en deux un élan d'un seul coup de griffes qu'il a plus aiguisées que le couteau de Jack l'Eventreur et l'esprit de votre serviteur, quand il ne craint pas le sourire carnassier de Madame Suzanne !  Cette satanée engeance qui hante la taïga, suce le sang des honnêtes gens et pique le goûter des bambins ( Voir Copé jadis ! ) est vraiment une vèrole du diable, qui,  comme le moustique à perfusion, la machine à vapeur et le Jean-François cité plus haut,  n'a rien à foutre dans la chaîne alimentaire... Mais c'est ainsi et pas autrement...
D'un autre côté, paraît qu'il faut mordre la vie à pleines dents... Allez comprendre...
Je reprendrais bien un peu de glace vanille moi...
Bon appétit.

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 H                                                                                                           U                              ...