dimanche 11 septembre 2016

8:52

Lui qui mélange les jours et les dates, lui semble bien que ce matin-là,  la Suzon Pataflore avait préparé les bêtes à cornes en persaillade et qu'ils pissaient en cadence contre le tacteur ( et non pas tracteur ! ) rouillé qui jouait à l'Epave dans la cour,  prétendant, ces faux-jetons, que jamais plus ils ne toucheraient à ce t'it blanc qu'était bien urbain mais qui déboitait les calebasses en moins de temps qu'il n'en fallait  au Pornographe broussailleux pour trousser une Margot de passage... C'est vrai que tôt le matin, le soleil dans les manches et le saucisson en brioche, quelques lampées du machin vous titillaient les papilles, mais quelques litres plus tard, votre ciel s'obscurcissait diantrement et les fossés de Corgnalou-le-Vieux prenaient des allures de chantier que même le Georges du Cimetière en perdait son latin...
L'air sentait le moût de raisin, les abeilles en folie. Les sécateurs jouaient la rumba dans les rangs de vigne entre les cuisses des vendangeuses, accroupies comme au défilé devant les ceps rugueux qui se redressaient pire qu'une paillarde au moindre attouchement... La Suzon n'avait pas son pareil pour cuisiner les gastéropodes et la fraise de veau. C'était là son moindre défaut... 
- C'est prêt ! qu'elle a dit en houspillant gentiment les deux bossus qui lorgnaient sur un Brouilly de fagot en sifflotant une rengaine du vieil Aristide ( L'Dimanche au lieu d'travailler, y nous montent au poulaillier, voir jouer l'drame ou l'vaud'ville à Belleville... ) les serviettes sous le cou et les couteaux en campagne...
Lui semble bien se souvenir avoir dit à son voisin de tablée que l'avenir sentait le pâté, et que l'Oncle Sam avalerait son hamburger de travers... On avait encore rien vu....


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