jeudi 27 avril 2017

L'ARMENIEN

Tombe la neige... La voix enrhumée de Salvatore glisse sur la mélanco du matin... On se noie dans des océans de piquette...  Dans un verre de rouquin... C'est pas la mer à boire,  dirait ce bon Leprest à cheval sur deux rimes. Au réveil on a les dents en bouts de bois et une odeur d'encre dans la bouche... On salive un peu pour rattraper le temps perdu, et l'envie nous prend de faire des sauts de kangourou dans la carrée avec une rengaine de Bézu ou d'Annie Cordy dans la poche ventrale... On voudrait rire un peu, botter les fesses du clown blanc et de son sax aphone qui joue " Petite fleur " à nous rendre zinzin... Les grands fauves désertent la piste, et font peur aux enfants, c'est suffisant... Vous reprendrez bien un petit verre de Verlaine minaude Arthur, pendant que se consume la Gitane à Léo sur un cendrier d'idées noires... Le temps prend son temps, s'articule sur la pendule et voilà qu'une petite mouche sortie dont ne sait où, vient fracasser ses élytres sur la vitre sale du salon... TAT TVAM ASI psalmodie le bonze devant son moulin à prière. TU N'EST QUE CELA... La bestiole ne s'en laisse pas compter... Elle fait une galipette, que c'est un plaisir de la voir se remettre sur ses pattes, retrouver son équilibre d'homme saoul... Un peu étourdie quand même, la voilà qui vrombit façon stukas en folie  et file se garer sous la loupiote où avouons-le, il fait quand même plus chaud... L'Arménien prétend que la misère est plus douce au soleil, on le comprend... Avec ce temps de chien...

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