Franchement, elle est belle l'histoire de Roger Bourdin... Je sais bien que les plus anciens la connaisse, et que les plus jeunes s'en foutent comme la Vénus à Mimile, ou les châteaux de la Loire, mais je ne vais pas encore vous tartiner des histoires de vaccins, ou de pass à pépère... Je vous connais, toujours à l'affût de nouvelles fraîches, vous trouveriez tout cela lassant...

Nous voilà en 1968, et Roger enregistre quelques bagatelles classiques avec sa flûte enchantée aux studios Vogue. Dans la chambrée d'à côté, le Petit Jacques ( Le Grand Jacques étant parti ailleurs, occupé au cinoche, ne voulant plus pousser la chansonnette ), le Petit Jacques, donc, qui a écrit une fort belle chanson, galère comme c'est pas possible pour faire monter la sauce... Y'a des blancs dans la partoche, des trous dans la raquette... Bref, ça ne va pas... On patine dans la semoule, et à ce rythme là, Paris n'est pas prêt de s'éveiller...

L'idée de génie viendra d'un dirlo artistique qui demandera à Roger si par hasard, il ne pourrait pas mettre un peu de beurre sur la tartine.. Improviser quelques triolets dont il a le secret, un peu de froufrous dans la chanson... Ni une, ni deux ( ou trois ) notre joueur de flutiau se met au taf..

" En dix minutes c'était torché" racontera plus tard l'amateur de Bach, et autres freluquets, dont il est friand... Paris pouvait enfin s'éveiller... On sait ce qu'il advint plus tard...

Si ce n'est pas une belle histoire çà...