La liberté... N'est-ce pas de baguenauder dans le champ du père Battin les oreilles en choux fleur (?). De raturer d'un trait de plume, la page 128 ( ou une autre ) du Voyage ? De tailler bavette avec le bourricot du coin cet âne bâté qui ne pense qu'à se goinfrer de carottes, et de faits divers, plutôt que de voyager en Convoi entre deux pots d'échappement, et trois petits drapeaux qui flottent comme des fiottes par la portière ouverte ? On sait ce que je pense des drapeaux... Je n'ai rien contre, s'ils sont noirs, et flottent sur la marmite..* Sûr qu'un grouillot comme moi se devrait d'adopter les rouspétances du peuple en marche... A pied, à cheval, ou en voiture, s'en aller trancher la tête du roi à la capitale - pour ma part, j'irais pédibus vu que je n'ai pas de carriole, encore moins de canasson - c'est tentant. Mais je me méfie... Les mouvements de foule m'emmerdent, et l'on sait comment se terminent les révoltes... L'histoire peut en témoigner... J'ai pas vocation à aimer mes frères, à gueuler à mort l'arbitre, et j'aimerais bien, toute honte bue, pouvoir continuer tranquillement à pisser au creux des fossés, et à lorgner les d'ssous de Marinette sans prendre des coups de triques au nom de je ne sais quel comité de salut public...

Bonne route à vous.

*:M. Audiard.

Humeur mâtine.