On  ne sait qui de nous, ou du héron fut le plus surpris... A la décharge du gentil volatile, il ne pouvait imaginer que deux baudets pataugeraient dans cette jungle de choux, longs comme la dette publique, plus hauts qu'une sauterelle montée sur des échasses... Je ne cite pas de noms, mais j'ai mon idée...Adriana, Carla, et toutes les grandes gigues qui, jadis, firent rêver les podiums, et les morpions en manque de chaleur féminine... Si ça ne vous parle pas, demandez au petit Nico, ce nabot veinard... Comment voulez-vous après que Lavérie Précesse lui fasse du charme... Autant acheter un Rapido en espérant tirer le gros lot ! Avant de s'envoler, la bestiole lança un regard que l'on voudrait torve, un adjectif pas piqué des vers, que l'on emploie plus guère que dans les romans à deux balles... Mais à cette heure, on n'est sûr de rien ( pour l'adjectif ). Un regard de piaf, ça vous joue des tours (?). Regarde, c'est un jeune ! a dit la baudette d'un air que l'on aurait voulu sentencieux rien que pour prouver que l'on avait du vocabulaire, mais là encore, rien n'était moins sûr... 

Le baudet n'a vu que deux fines pattes, un long bec emmanché d'un long cou, parce qu'on a appris çà à la Communale, entre Charlemagne, et les trains qui se croisent, ronchonnant ( pas les trains, le baudet... ) qu'il venait de noyer une paire de godasses toutes neuves dans un trou de castor non signalé...

Le retour fut morose sous une pluie d'invectives, ce qui ne veut pas dire grand chose dans le contexte,  mais réjouit l'Oteur pire cette expression venue dont ne sait où : La moutarde me monte au nez...

Si vous connaissez la réponse à cette histoire de moutarde, nez hitez pas à donner votre avis... Le héron, les baudets, les feuilles de choux, le castor, et l'Oteur,, vous en seront bien reconnaissants...